Le tarif du pont de Ré fait encore débat

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Gratuité pour les bus, moins cher pour les motards. Mais ils restent en colère.


Pour les motards, un abonnement à 15 euros pour 10 passages sera mis en place. (archives P. Couillaud)

Les bus de la Communauté d'agglomération rochelaise ainsi que ceux du Département seront exonérés de l'écotaxe pour passer le pont de l'île de Ré. « C'est pour bien montrer que nous sommes favorables aux transports en commun », a déclaré, hier matin, Dominique Bussereau lors de l'ouverture de la session publique du Conseil général. Il avait déjà, la semaine dernière, annoncé cette intention.

« Reste le problème des motards », a-t-il poursuivi. Pour eux aussi, décision est prise : le tarif initialement décidé sera divisé par deux. C'est-à-dire que pour 10 passages, un abonnement à 15 euros sera mis en place. Ce dossier sera soumis au vote des élus vendredi.

800 signataires
Mais déjà les motards ont exprimé leur exaspération. « Ce nouveau tarif proposé n'est autre que celui que nous avions par le passé. Nous restons très surpris par cette annonce car, depuis la fin de l'année 2011, nous demandons la gratuité ».

Demain, la fédération des motards doit rencontrer Dominique Bussereau pour lui remettre la copie des 800 signatures déjà obtenues pour dire « Non au droit départemental de passage et oui à la libre circulation des personnes sur tout le domaine public. »

Dominique Bussereau a rappelé, par ailleurs, qu'une nouvelle politique des transports en commun, allait être développée dans l'île de Ré, cofinancée par la Communauté de communes présidée par le conseiller général Lionel Quillet et le Conseil général. Quant au produit de l'écotaxe, 55 % seront reversés aux communes de l'île. Léon Gendre, maire de la Flotte-en-Ré, qui souhaiterait pouvoir gérer directement pour sa commune la somme lui étant dévolue a déjà annoncé qu'il donnait « rendez-vous vendredi ».

« Comme une dot »
Gilles Gautronneau, conseiller général radical de gauche de La Rochelle, a ironisé : « Entendre un maire de l'île de Ré se plaindre de l'écotaxe et réclamer son dû comme s'il s'agissait d'une dot manque d'un peu de pudeur quand on pense par exemple aux habitants de Marans qui attendent toujours le plus petit commencement du début des travaux de la déviation, pourtant maintes fois promise et encore l'an dernier lors des cantonales ! Toujours sur l'écotaxe, je déplore également la méthode qui consiste à passer des accords « entre amis » pour se distribuer le produit de ses recettes comme un butin ». Dominique Bussereau lui a répondu que c'était « la loi de la République » et Lionel Quillet que, puisqu'il aimait « tant l'île de Ré », il aurait à disposition des transports en commun pratiques.

Marans encore
Période électorale oblige, la gauche veut absolument contourner Marans. David Baudon aussi, bien sûr. Maire et conseiller général de La Jarrie, candidat divers gauche aux législatives dans la deuxième circonscription (Rochefort-Aunis), il a souligné qu'une réunion prévue le 20 février avait été annulée. Daniel Laurent lui a répondu que ce n'était pas la peine « de faire de l'esbroufe » et que la réunion avait été décalée car les services du Conseil général n'avaient pas finalisé l'étude de trafic ». Elle est reportée au 18 avril, à 10 heures.

Plus globalement, David Baudon considère que son canton est lésé par rapport au sud du département et aussi par rapport au secteur de Châtelaillon. « J'ai failli dire dans ma circonscription… Mon canton est le plus peuplé (La Jarrie), 22 000 habitants, on me dit que pour les routes, je devrais attendre 2013. On ne peut pas trouver 600 000 euros, alors qu'ailleurs on finance l'accessoire. Je souhaite m'indigner ». Dominique Bussereau lui a rétorqué que le Conseil général n'était pas le lieu pour parler de « sa » circonscription qui, a-t-il dit, « est aussi celle de » Jean-Louis Léonard, Suzanne Tallard… ».

Source:Sud Ouest 21/03/12