Deux 250 MZ de 1974 en Grèce

[chameau_jaune1 0]

Remerciements à Minika qui nous a généreusement accueillis le temps d'une étape.
Voici donc le récit d'une ballade "à l'ancienne":

Deux MZ à la rencontre d’un collectionneur grec

Voit-on beaucoup de MZ en Grèce? En fait, ça dépend où; pour nous, Gégé et moi, nous en avons vu beaucoup; même si le but du voyage n'était pas uniquement de rencontrer Aristide, sa sympathique famille et sa collection de véhicules des ex pays communistes!
L'autre but était de "tailler la route", en MZ 250 de 1974, pour des rencontres avec des gens et des paysages extraordinaires.
Quelques photos pour vous donner un aperçu de la suite...

Photo 1 ; Aristide essaye ma 250:




Photo 2 ; Le golfe de Corinthe:





Donc, je continue...
Vous avez eu un aperçu du milieu (du voyage); certains ont même vu une photo de la fin (la couleur bleue de nos 2 montures se mariant avec bonheur au décor alpin du lac du Mont Cenis); parlons maintenant du début du voyage:
Certains utilisent leur MZ d'une façon bien différente de la nôtre; utilitaire pour aller au boulot, "bête à chagrin" pour apprenti mécanicien, objet de collection, ...

Gégé et moi l'utilisons comme "machine à remonter le temps"; celui de notre jeunesse où les vacances était un départ à l'aventure vers des lieux lointains mais avec un budget ridiculement mince; quand la panne signifiait grosse galère mais aussi solidarité et souvenirs
inoubliables; quand le Monde était divisé entre gentils pays capitalistes et méchants communistes et que, sur nos montures communistes, nous brûlions de voir l'autre côté du "mur".

Départ donc pour le soleil, la mer, les sites antiques; mais aussi, pour l'aventure et la rencontre avec un collectionneur grec de MZ. Nous roulons et stationnons "en
formation": deux 250 TS de 1974; de la même couleur bleue patinée par
l'âge mais toujours éclatante à nos yeux; avec des mécaniques, éprouvé pour la
TS de Gégé, à éprouver pour la mienne que je viens de reconstituer à partir de
morceaux échangés dans une bourse!


Photo 3 ; Les 2 montures:


Après la description des "montures", voici l'itinéraire projeté dont la seule contrainte est la date d'embarquement à Venise sur un ferry qui nous déposera dans le nord de la Grèce pour un périple de plus d'un millier de km; puis, retour par la terre ou, en cas de paresse ,
défaillance mécanique ou autre par le sud ou le centre de l'Italie.

Photo 4 ; prêts à embarquer:


Photo 5 ; la traversée débute par un
"gymkhana" nautique dans la lagune de Venise:


Pour Gégé et moi, le ferry, en plus d'être un moyen agréable et économique de voyager (le trajet en ferry coûte moins cher que les pleins d'essence qui auraient été nécessaires pour un voyage terrestre), nous permet d'économiser une nuit de camping en "zonant", à l'ancienne, dans les salons ou sur le pont du bateau; le lendemain , la Grèce nous offre la
splendeur de ses paysages:

Photo 6; Parga:


Pour moi, dans un voyage, surtout en chevauchant 2 vieilles MZ, l’important n’est pas le but du voyage mais le chemin qui y mène ; nous appliquons donc, à l’envers, la maxime bien connue des conducteurs de Jawa : Jawa loin et Jawa pas vite.

De paris à Venise, le plus court chemin passe par Belfort et le col du saint Gothard (en Suisse) ; soit environ 1000 km que nous avons prévu d’effectuer en 3 étapes :Paris-Belfort ; Belfort-lac de Côme ; lac de Côme – Venise.

Première étape sans soucis : la nationale 19 déroule pour nous son bitume impeccable parmi les vallonnements de la campagne française ; des courbes qui rompent la monotonie des lignes droites et une circulation de voitures quasi nulle : une belle route pour MZ ; à Belfort, nous sommes hébergés, grâce à la solidarité motarde, par Minika, un membre du forum « la moto au féminin ».

Photo 7 ; notre
hôtesse et le « gîte » de la première étape :





Mauvais choix à la frontière Suisse : nous refusons de
prendre la vignette autoroutière ;or, dans la plupart des pays d’Europe,
emprunter l’autoroute est la seule alternative pour un voyage au long
cours ;la route nationale, telle que nous la connaissons en France (une
route bien aménagée avec très peu de traversée de village), n’a pas son
équivalent ailleurs en Europe ;notre voyage à travers la Suisse est donc
long et ennuyeux à cause des très nombreux villes et villages que nous traversons ;ajoutons à cela l’aspect rigoriste de la Suisse allemande (des champs et des prés cultivés
comme des pelouses, des rues et des trottoirs si nets que Gégé, traumatisé par
ses aventures en Allemagne, se demande si la fumée de sa MZ ne va pas lui
attirer les foudres de la police) ;halte pour midi dans un restaurant où
nous sommes très mal accueillis :la Suisse allemande, une région à éviter.


Le col du St Gothard franchi, nous sommes toujours en Suisse
mais italienne ; l’atmosphère est redevenue respirable avec des gents
accueillants et une circulation redevenue normale pour nous : les
conducteurs n’écrasent plus la pédale de frein à la vue d’un panneau de
limitation de vitesse.

Photo 8 ; le
« Saint Gothard » :


Du St Gothard vers l’Italie, il n’y a qu’une seule route et pourtant, Gégé réussit à se perdre ; heureusement, les portables sont là et les 2 MZ sont à nouveau réunies pour la recherche d’une place de camping que nous ne trouverons pas ; nous finirons par « zoner », sur une
aire d’autoroute, à 150 km de Venise.

La rencontre avec un collectionneur grec :

A quoi sert d’aller en Grèce sans rencontrer des grecs ?Avant notre départ, Gégé avait
découvert l’existence d’un club MZ grec et nous avions pris contact pour une
rencontre avec Aristide, l’un des membres ;c’est ainsi que nous avons pu
vivre quelques jours comme des habitants du pays, reçus royalement par une
famille grecque : la famille et les amis nous ont hébergés gratuitement et
fait visiter les « trésors » de leur région.

Dés notre première rencontre, Aristide est « estomaqué » par notre moyen de
transport ; lui-même possède près d’une trentaine de motos (des MZ et des
Jawa) mais, du fait de la législation grecque sur l’immatriculation, il
n’utilise régulièrement qu’une ou deux motos ; en revanche, sa voiture
d’usage quotidien est une Wartburg qui nous emmènera, au son des pétarades du 3
cylindres 2 temps, voir la splendeur des sites des alentours de Perachora.


Photo 9 ; la campagne grecque vue de l’habitacle de
la Wartburg d’Aristide :


Photo 10 ; invitation à la baignade :


Photo 11 ; l’archéologie et la baignade dans un même
site gratuit :


J’en entends qui commencent à s’impatienter : et les motos d’Aristide, faudrait peut être nous les montrer ! Pourtant, vous allez être déçus ; même si Aristide possède tout ce qui a été fabriqué en MZ, les types ES, ETS et TS, modèles civils, de l’armée, de la poste…,l’ensemble est entassé dans un sous-sol mal éclairé et mes photos sont ratées !Vous allez être frustrés par le peu que vous pourrez apercevoir.


Photo 12 ; les motos d’Aristide :


Quelques péripéties sans lesquelles un voyage en MZ
manquerait de sel :

Un ami de la famille d’Aristide nous prend en sympathie et nous prête un appartement pendant une semaine dans la ville d’eau très chic à côté de Perachora, Loutraki ; il
nous raconte son exil forcé en Allemagne où son seul moyen de transport, qu’il pleuve ou qu’il neige, était la MZ ; merci à lui qui nous à permis de vivre la « vie de château » car le camping en Grèce au mois d’août, c’est épuisant en raison de la chaleur.


Photo 13; Delphes :
visite gratuite car nous sommes le 15 août, jour de fête


Départ pour Delphes, un des plus grand site archéologique au
Monde ; ma TS fait un caprice et commence à « claquer » un
nombre impressionnant de bougies ;allons nous rester « plantés »
au bord de la route (c’est le 15 août et tous les magasins sont
fermés) ?Non, malgré l’improbabilité du fait, c’est le niveau d’essence
dans la cuve du carbu qui s’était déréglé ; et, après une réparation
rapide, la TS remarche parfaitement ; le stock de bougies de rechange est
préservé !

Photo 14 ; une route grecque : virages à
volonté (trop pour Gégé), le ciel d’azur et, jamais loin, la mer tiède et
idéale pour les sports nautiques





Photo 15 ; col : panneau bilingue (anglais et
grec), idéal pour l’apprentissage de l’alphabet grec ; à près de 1700
mètres, on apprécie un peu de fraîcheur (on à remis le blouson, impossible à
supporter à basse altitude).


Retour en France, après une traversée en ferry vers le centre de l’Italie (Ancône), puis la traversée des Alpes ;après ce périple à travers l’Europe du sud, ma 250 MZ a été éprouvée, les petits problèmes résolus et la moto est maintenant fiable.
CJ

[lulu04 0]

quel super reportage mais surtout quel beau voyage et avec des motos ne datant pas de la première jeunesse
un regal, merci

[raphaële 0]

ouaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!! ça fait rêver, envie, plaisir à voir ... génial quoi!!!
Merci pour le reportage

[minika 0]

Hello Phil,

Merci pour le compte-rendu de votre périple. Un autre en préparation ?
Bien le bonjour à Gégé.

[chameau_jaune1 0]

minika a écrit:

Hello Phil,

Merci pour le compte-rendu de votre périple. Un autre en préparation ?
Bien le bonjour à Gégé.

Merci encore à toi.
Depuis la Grèce, les MZ sont allés se promené au Maroc pour une découverte mouvementée du pays et de la vie des marocains; sans doute y retourneront nous bientôt!
Quelques photos pour celles et ceux qui rêvent d'évasion:
Rabat: marché aux 2 roues


En allant vers l'est...


Pause à Midelt


Pas "grand monde" sur la route!


A Chefchaouen tout est bleu...


Des MZ pour voyager au Maroc, c'est super!


CJ

[Mitch03 0]

et pour les tofs et ce compte rendu ... ça donne envie d'y aller !!!

[ptiroutier68-moto-feminin 0]

Merci à toi pour ce partage,

c'est magnifique...........
vous devez avoir de très belles images en tête !!
combien de temps avez vous mis,
pour le préparer ?

A bientôt,

Pat

[chameau_jaune1 0]

Citation :

combien de temps avez vous mis,
pour le préparer ?

La préparation, c'est pas trop "mon truc".

Pour la Grèce, le ferry était réservé à l'aller et nous avions le "routard" pour la liste des campings.
Pour le Maroc, c'était à Pâques; même pas besoin de réservation pour traverser le détroit de Gibraltar (même avec voiture et remorque); ensuite, nuits à l'hôtel (6 euros la chambre à Rabat avec les motos en sécurité dans le patio);je découvrais le Maroc mais, avec des vieux routards habitués du pays, dont une copine franco-marocaine qui aurais pu être guide-interprète.
CJ

[ptiroutier68-moto-feminin 0]

En gros vous y êtes allés sans pieds a terre,
comme quoi, il est bon de vivre au jour le jour..
Certes, cela doit être très enrichissant,
au niveau de la relation entre les differentes,
personnes que vous avez croisés tout au long de votre
escapade si je puis dire cela ainsi.
L'aventure est surement plus attrayante,
mais il est vrai que le risque de dormir à la belle étoile,
est bien la.

Mais bon n'importe comment chapeau bas Messieurs !!