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Conduire de nuit


Messages recommandés

Conduire sa moto la nuit sans danger : l’été aussi, l’été surtout !
Texte et photos Thierry LERAUD

Les campagnes de sécurité pour la conduite nocturne se font… en automne. Logique pour les automobilistes, moins pour nous, motards, qui circulons de nuit surtout en été. C’est donc maintenant qu’il nous faut faire face à cette conduite spécifique !

Vivent les vacances et leurs virées nocturnes ! C’est le coté positif des choses. Le coté négatif : c’est que ni vous, ni votre moto, ne sont vraiment préparés à ces escapades. Pourquoi redoubler de vigilance la nuit ? Parce que les accidents y sont beaucoup plus graves, avec 47% de morts, alors que la circulation est 5 fois moindre que le jour. Quelques trucs très simples vont vous éviter le pire.


Conduire de nuit : un risque majeur pour le motard !


Trafiquez l'éclairage de votre moto !
Un phénomène curieux se produit avec la baisse de luminosité : votre œil se “ myopise ” la nuit, c’est cet effet qui vous donne l’impression de rouler plus vite la nuit que le jour. La myopie nocturne dégrade votre vue, qu’elle soit naturellement bonne ou efficacement corrigée. De plus, la particularité de la nuit est de transformer votre vision habituelle, faite de nuances de couleurs variées, en nuances de gris : ce qui est beaucoup moins bien. Avec elles, la vision du relief disparaît. Il faut donc la recréer. C’est possible à moindre coût. Pour transformer du gris en couleurs diurnes, il suffit de retrouver les deux composantes naturelles essentielles que sont Le bleu et le jaune.


Le bleu : il se recrée coté éclairage en employant les ampoules pour votre moto “bleue vision”. Le top en la matière est aujourd’hui chez la marque OSRAM qui propose une H4 “ Cool bleue”, vendue par paire aux environs de 15 €. Pensez à régler correctement la portée de phare de votre moto, notamment si vous embarquez un passager. Pas d’outils sur vous ? Alors trichez en modifiant l’assiette de la moto via ses réglages de suspensions.

Pour le jaune : deux solutions. Soit vous adoptez une visière de casque de cette couleur, solution viable en automne ou hiver, mais peu confortable en été, car inutilisable de jour : elle accentue la luminosité et l’éblouissement diurne. En outre, le prix de ces visières est élevé : de 30 à 50 €. Solution la plus économique : retenez une paire de lunettes à verres teintés jaune, spécifiques pour la conduite nocturne : les grandes surfaces dédiées à l’auto en proposent pour 10 €.
La combinaison du bleu et jaune vous a ainsi presque redonné le spectre diurne pour 25 € : Alléluia !


Solution chère mais très efficace pour améliorer votre vision nocturne : les écrans jaunes. Ici un modèle destiné aux Roof.

A défaut de ces deux combinaisons de couleurs, pensez à nettoyer régulièrement votre écran à coup de Fée du logis… Votre visibilité étant limitée au faisceau d’éclairage de votre phare, au mieux une centaine de mètres, à 130 kmh vous êtes en 4 secondes sur un obstacle. Ne cherchez pas, vous serez incapable de vous arrêter, au mieux : vous l’éviterez. Moralité : roulez moins vite la nuit. Dernier point, le fonctionnement de la vue de nuit est physiologiquement épuisant. Donc hors de question de prendre la route après une journée harassante !


Pensez à régler la portée du phare de votre moto, simple sur un roadster. Sur les autres machines : jouez sur l’assiette de la moto via ses réglages de suspension !


Evitez les éblouissements !

L’éblouissement est dû à la lumière violente des phares qui vous croisent, au moment où votre rétine s’est habituée à l’obscurité, avec une grande ouverture de votre iris. À l’éblouissement, succèdent quelques fractions de seconde de “trou noir”, le temps nécessaire à notre iris pour s’ouvrir à nouveau, après sa rapide fermeture due à l’excès soudain de lumière. La gêne occasionnée par l’éblouissement s’accentue avec la fatigue… tout en l’augmentant ! Pour lutter contre cette fatigue, portez des verres anti-reflets colorisés jaune, comme nous l’avons évoqué précédemment, qui accélèrent la récupération après chaque éblouissement. A défaut, visez le bord droit de la chaussée lors du croisement d’autres véhicules. Par temps de pluie, vous aurez un chiffon dans la poche pour essuyer régulièrement votre écran.

Etre mal vu ?
Ce n’est pas faute de le hurler à chaque test de vêtement : trop peu de blousons ou vestes moto comportent des éléments réfléchissants en surface suffisante, souvent limitée à trois ou quatre centimètres carrés. Notons les efforts de BMW, seul équipementier à avoir vraiment intégré cette fonction. Notre cliché témoigne de la validité de cette fonction. Vous pouvez toujours ajouter ces bandes réfléchissantes en les achetant au mètre puis en les faisant coudre par une virtuose de la machine à coudre (ces bandes se trouvent dans les rayons accessoires cycles des grandes surfaces dédiées au sport : Décathlon, Go sport etc…). Enfin, vérifiez que votre éclairage arrière est en état, en feux de position comme en stop.


Hélas peu de vêtements ont une signalétique aussi efficace (ici une combine BMW).
A défaut, faites coudre les mêmes sur vos équipements.

L’avis d’un pro de la conduite de nuit : Bruno Jarno, instructeur en pilotage moto de nuit

“ En complément de ce que tu as évoqué précédemment, notamment de regarder autre part lorsque tu croises un véhicule, j’ajouterai que la plaie finale vient avec la pluie. Le sol a alors un effet miroir qui multiplie les risques d’éblouissement. De plus, le pilote n’est pas sécurisé par la chaussée mouillée, sur laquelle il pense avoir moins d’adhérence. En fait, de l’adhérence, il y en a. Mais il faut rouler sur le couple, en souplesse, en adoptant un rapport supérieur à celui que tu aurais choisi sur le sec, de jour.

L’avis d’un pro de la moto qui veut encore apprendre : Bruno Ducrocq : motard de presse

“ Tu as beau conduire ta moto par tous les temps et à n’importe quelle heure, ces conditions extrêmes t’insécurisent. Un jour tu te dis : “ c’est pas passé loin… ”. Et là : le bon niveau que tu pensais avoir te paraît totalement inadapté. Il me semble que cela provient du fait que le permis de conduire ne te prépare pas du tout à la nuit, encore moins à la pluie, à part sur le papier. C’est aberrant ! Imagine : déjà à pied la nuit tu galères, alors en moto… La moto c’est mon métier, et apprendre à conduire la nuit devrait faire partie de financements de formation professionnelle. Et là, tu peux chercher, du livreur de pizzas en cyclo au motard de presse, si tu veux apprendre : tu te paies un stage. Pas très normal tout ça… ”


La trouille de conduire la nuit et par temps de pluie ? Il existe des stages bénéfiques. A défaut, allez-y mollo lors de vos escapades car le permis de conduire ne vous a pas préparés à cela !
Stages de conduite de nuit et pluie 275 €


Source : motoservices.com
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