Schumi, fin de série

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05/09/05] - A Monza, Ferrari était bien loin de son lustre de 2004. Dans le "Temple de la vitesse", Michael Schumacher s'était bien amusé en remontant de la 18e place jusque dans les échappements du vainqueur, Rubens Barrichello, non sans avoir montré qu'il pouvait tourner autour de son équipier. Dimanche, une déplorable 10e place a sanctionné la perte définitive du titre mondial de l'Allemand. Une évidence de longues semaines. Un événement aussi : le septuple champion du monde tenait le sceptre depuis 2000.

"Cela a été un sujet de discussion pendant un moment" , a commenté le "baron rouge", lundi. "Ce n'est pas un problème. Ce qui arrive n'est pas une surprise. Ce qui est surprenant, c'est qu'il se soit passé autant de temps avant que cela n'arrive". En 2003, "Schumi" était passé tout près de se faire dépouiller par Kimi Räikkönen (McLaren), un trublion de 23 ans.

"Jamais je n'aurais cru possible de gagner cinq titres de suite mais je savais depuis le début que la série prendrait fin tôt ou tard", a-t-il ajouté. Les cinq titres étalés de Juan Manuel Fangio (1951, 54, 55, 56 et 57) paraissaient inégalable jusqu'à ce que le germanique n'en aligne autant chez les rouges de 2000 à 2004, après deux couronnes chez Benetton (1994, 1995).

"A l'instant, c'est moins important (d'avoir perdu le titre) que de revenir à notre meilleur niveau. Ceci est, pour moi, le facteur essentiel du week-end car notre performance a été très différente de ce que j'aurai aimé pour nos fans" , ajoute Michael Schumacher, vétéran du peloton à 36 ans. Dix ans que Monza n'avait refusé le moindre point à Ferrari. En Lombardie, Rubens Barrichello n'a pas non plus été d'une grande aide pour les siens, coupant la ligne en 12e position.

Les déboires de Schumi, un manque de grip chronique relevé par un accident mineur aux essais et un tête-à-queue en course, se résument simplement. "La raison pour laquelle nous avons été si lents est évidente mais je ne sais pas si c'est la seule. Je parle de 'l'or noir' ", a lancé l'Allemand, dimanche. Voilà qui crève l'abcès de cette douloureuse évidence, pudiquement décrite depuis le début de la saison par Jean Todt comme un "manque de grip". Le directeur de Ferrari refuse d'incriminer nommément Bridgestone, partenaire de longue date et généreux contributeur.

Si l'on fait abstraction du Grand Prix privé des Etats-Unis 2005, offert à Bridgestone, la dernière victoire de MS et de Ferrari remonte au Grand Prix du Japon 2004. Maranello n'a donc plus gagné contre une opposition digne de ce nom depuis 16 courses, soit la deuxième plus longue période d'insuccès depuis les 17 épreuves écoulées entre la victoire de Jean Alesi en 1995, au Canada, et celle de Michael Schumacher en 1996, en Espagne.

"Nous voudrions enregistrer une victoire avant la fin du championnat", rêve Michael Schumacher. La cause est presque désespérée et le scenario non-cartésien qu'appelle de ses voeux Jean Todt pour y parvenir à de quoi surprendre.

Le manager français évoque un arbitrage du ciel -la pluie- pour échafauder un plan victorieux en Belgique ou au Brésil, où les orages sont souvent de la partie. "Disons que nous n'attendons pas un miracle à Spa, mais il pourrait y pleuvoir, car cela arrive souvent, mais, en même temps, beaucoup de courses ont eu lieu à Spa sans qu'il pleuve..." , remarque-t-il. "Bridgestone était peut-être la meilleure en condition pluvieuse -pas en condition de piste détrempée-, mais les choses peuvent changer. "

L'espoir de l'intervention de ce facteur extérieur, qui a souvent fait le bonheur de Michael Schumacher, en dit quand même long sur le manque d'arguments actuel des Rouges.