Fit for your bike...

[Pepo 0]

Motarde depuis presque 30 ans (avec des pauses, bien sûr! ), je viens de m'inscrire à un mini stage lors duquel on propose:

- Slalom, technique du regard, braquage
- Freinage
- Conduite en cercle et en virage
- Maniabilité, regard, piste spéciale moto
- conduite sur circuit d'essai (de la Good Year à Luxembourg)
- Simulateur des dangers
- Conscience des risques et des dangers!

Enfin, voilà ce que dit le programme!


C'est la première fois que je ferai cela et je n'ai pas honte de m'être inscrite , malgré mes milliers de bornes en bécane, je pense que je peux toujours encore apprendre à mieux rouler. Ce n'est pas d'avoir fait la route des crêtes avec des tarés de la vitesse que j'ai tout gagné...


Mais vous, avez-vous déjà fait de tels stages?

Et si oui, quelle en est votre expérience? En êtes-vous sorti avec une meilleure connaissance ou pratique?


Vos avis m'intéresse...

[VIPER 0]

A part pour le permis je n'ai pas pratiqué ce genre de truc lent.
Anyway ça à l'air d'être sérieux.

[Pepo 0]

VIPER a écrit:

je n'ai pas pratiqué ce genre de truc lent.

"Truc lent"?

Que veux-tu dire par là?

En tout cas, je me suis inscrite pour le 20 avril, je vous posterai mes impressions le 20 au soir...

[VIPER 0]

Pepo a écrit:

"Truc lent"?

Que veux-tu dire par là?

Ca:

http://www.wimp.com/donniewilliams/

[Pepo 0]

Ah oui, j'avais déjà vu ça auparavant!

BRAVO le mec, je serais incapable de rouler comme ça!

Ma pauvre sorcière serait toute égratinée de partout...

Je préfère le "rapide", alors!

(Même si pour moi, 50km/h, c'est rapide! )

[niko6 0]

il a l'air super sympa ton stage.
et pourquoi avoir honte de s'y être inscrit.
ça peut être que bénéfique.

[Pat'67 0]

Il n'y a pas de soucis , tu peux nous mettre " ton petit rapport " d"expériences accises lors de ton stage sur le forum .

[Pepo 0]

„Fit for your bike“ – journée de stage à Colmar-Berg
(matinée du 20.04.2013)

Je me lève tôt ce matin, les inscriptions se font de 08.00 à 09.00 heures et je ne veux pas être la dernière arrivée. Il fait froid, les dégrées n’atteignent même pas un nombre à deux chiffres et le vent, fort et glacial, accentue cette impression. J’enfile donc ma veste polaire sous mon pantalon et ma veste de moto. Je ne mets que mes gants sans doigts, mais je vais le regretter après seulement quelques kilomètres. Arrivée vers 08.15 heures au centre de formation à Colmar-Berg, je découvre déjà une bonne vingtaine de motos garées sur le parking. Je parque ma sorcière à côté d’eux et, tout en me frottant mes doigts engourdis, la goutte au nez, je vais m’inscrire à la réception. Les motards que je rencontre parlent le luxembourgeois, l’allemand et le français. Une fois la paperasserie terminée, je vais aller jeter un coup d’œil aux motos garées, il y a là un groupe français du « 57 », des allemand de Trèves et plein de luxos. Les marques et les modèles se font concurrence, de la plus petite Yam en passant par des calibres moyens Ducati, Suzuki, Honda, (comme ma sorcière) et autres pour terminer par les grosses machines de voyage genre BMW. Il y a même un gros scooter. Et au loin, j’entends encore d’autres motards arriver.

Finalement, nous serons un groupe de 43 motards. Il y a au moins 5 femmes, dont 2 sont des « sacs de patates ». Après l’inscription, les motards sont tous dirigés vers la cafeteria, mais je ne tiens pas en place, je ressors, passe devant les quelques fumeurs qui se sont réfugiés sous l’auvent, à l’abri du vent et vais examiner le terrain. Çà et là, quelques motards (je suppose que ce sont des organisateurs) vont ériger des cônes de chantier sur diverses routes. Je les observe tout en essayant de m’imaginer le parcours qu’ils vont nous faire faire. Je n’ai jamais pratiqué ce genre d’exercice, ni pour mon permis (qui date de presque 30 ans), ni pour une formation continue et je suis un peu inquiète et craintive : était-ce une bonne idée de m’avoir inscrite à ce stage ?

A côté du bâtiment, derrière une haie, je découvre deux flics-motards. Je m’approche d’eux et leur demande s’ils vont participer au stage. Je trouvais cette idée saugrenue, mais intéressante ! L’un d’eux, le plus âgé, se tourne vers moi et, tout en souriant, il me répond :

- Bien sûr que nous y participons, nous assurons des ateliers !
- Oh ! Ah ! Bon, et bien j’espère ne pas vous décevoir…

J’ai probablement rougi, je ne m’attendais pas à cette réponse, et, après un bref salut de la tête, je m’enfuie presque en courant…

Enfin, juste après 09.00 heures, c’est l’appel de présentation. L’organisateur nous demande de faire 5 groupes de 9 motards, je me retrouve finalement avec les deux femmes dont une roule une mignonne petite Harley noire et l’autre la petite Yam. Après les brèves explications, nous filons tous ensemble chercher nos motos et nous nous rassemblons devant les différents ateliers.

ATELIER 1 :

Mon groupe se compose de 9 motards. Plus tard, je découvre que l’un d’entre eux, avec une grosse BMW rouge, a déjà fait un tel stage, il se moque gentiment de moi à chaque fois que je pose une question un peu craintive. Dans cet atelier, il s’agit d’un exercice d’évitement. Le formateur est très sympa et nous explique que cet exercice est la base du permis de moto en Autriche. Après une longue ligne droite lors de laquelle nous devons prendre de la vitesse, nous entrons dans une enclave symbolisée par des cônes dans laquelle nous avons le droit de perdre de la vitesse, voire de freiner, puis, après une certaine marque, nous ne devons plus ralentir. Et juste après, un obstacle est représenté par des cônes d’une autre couleur couchés en travers de notre route. Nous devons donc éviter ces cônes par une manipulation du guidon et revenir ensuite, le plus vite possible, sur notre route. Nous nous mettons en file et faisons quelques passages. Au début, je suis assez lente, mais après quelques passages, la confiance s’installe et je me permets d’augmenter ma vitesse d’accélération.
Après cet obstacle, nous devons faire demi-tour un peu plus loin et, sur le chemin du retour vers la file d’attente, nous devons faire du slalom entre plusieurs cônes posés sur la ligne droite.
Cet exercice me plait bien et le zigzag entre les cônes me pose moins de problèmes que ce que j’avais craint.

ATELIER 2 :

Après une demi-heure, l’instructeur nous dirige vers le deuxième atelier. Il s’agit ici d’un parcours lent, constitué de virages serrés, en lacets extrêmement étroit dessiné sur le sol sur une longueur d’à peu près 200 m. Ensuite, une légère descente en zigzag, puis demi-tour autour d’un cône et remontée en zigzag.

La femme en Yam commence, je me mets derrière elle pour comprendre le parcours. Ce n’est qu’à ce moment-là que je découvre le trajet à faire peint sur le sol. Okay, il faut suivre cet itinéraire, et ce n’est que plus loin que le slalom commence. Mais très vite, je m’aperçois que ma façon de procéder ne le fait pas. Je dépasse les limites au sol, je deviens tremblante sur le guidon et ma vitesse est saccadée. De plus, me trouvant deuxième de la file, je sens la pression des autres derrière moi qui évoluent bien plus vite. Après le premier passage, je me rattrape au slalom, mais cela ne suffit pas. Je sens la pression des autres, je deviens hésitante et m’arrête finalement sur une « île » pour laisser passer le reste du groupe. Dépitée, je les observe pour m’instruire de leur façon de conduire et les imiter. Après que le groupe soit passé, je me remets à l’ouvrage, mais sans espoir. Lorsque je remonte de nouveau la pente en slalom, l’instructeur, qui était parti aider un motard à pousser sa machine en panne, me prend à part. Je lui explique que je n’y arrive pas, que je ne sais pas comment m’y prendre.

- Tu te penches trop dans les virages, me répond-il, et tu ne te laisses pas guider par la vitesse ! Et puis, tu dois tourner plus la tête pour regarder où le virage te mène ! Tu ne la tournes pas assez…
- Oui, je m’en doute, mais quand je suis en première, ma moto toussote et avance que par à-coups, mais en deuxième, j’ai l’impression d’être trop vite, je me crispe et je n’arrive pas à prendre le virage !

Je suis déçue, presque prête à partir en sanglots ! Putain de virages, ils font chier. Quel exercice de merde !

- Ecoute, prend la première et joue avec ton embrayage, me propose à ce moment-là l’instructeur.
- OK, je vais essayer.
- Essaye aussi de te repérer sur les balises sur le sol, ouvre plus ton virage et laisse la vitesse en fin de virage te redresser. Si tu sais prendre des virages étroits, tu sauras aussi prendre des virages plus larges, mais la réciproque n’est pas vraie !

Le formateur me tapote l’épaule, pour me donner de l’assurance, je hoche la tête, mais je n’ai pas trop confiance. Merde !

Je relance ma sorcière, elle n’y peut rien, elle ! Elle m’obéit au doigt et à l’œil, mais elle ressent bien mon hésitation. Et elle s’adapte ! Ça ne donnera rien. Quelques membres du groupe se sont arrêtés, mais je ne les vois déjà plus. Concentrée à mort, je me mets en deuxième et m’applique à faire ce que l’instructeur m’a conseillé. Je tourne la tête, regarde où le tournant se termine, y fixe un point et me laisse guider par ma sorcière. En sortie de virage, j’ose accélérer un peu, ma sorcière se redresse et nous entamons déjà la prochaine courbe. Pfui, c’est sportif. Et à chaque virage, cette hésitation qui me hante, qui nous défie, ma sorcière et moi, de me déporter vers l’extérieur. J’essaye de penser de tourner plus ma tête, parfois j’y parviens, parfois pas.

- Excellent, tu vois, ça marche quand tu tournes plus la tête !
- C’était mieux ?

Etonnée, je questionne l’instructeur du regard.

- Mais oui, ton virage était moins hésitant, tu n’as pas remarqué ?
- Heu…non ! J’étais pourtant en deuxième !
- Mais c’est mieux, la vitesse te redresse, il faut juste que tu poses ton regard sur un point plus loin et après le virage, tu accélères !

Un peu plus rassurée, je repars faire le parcours. Entre-temps, tout mon groupe s’est mis de côté à attendre le prochain atelier. Génial, j’ai le parcours pour moi toute seule, je le fais à ma guise, à ma vitesse. Et on s’y lance, ma sorcière et moi, encore et encore. A la fin, je deviens plus audacieuse, cette satanée hésitation n’apparait plus que sporadiquement. Mais les virages, si serrés, je les entame sans passer sur les bords et je n’en ai plus tellement peur !

Finalement, je m’arrête à côté du reste du groupe au moment où le prochain formateur prend la relève.





Vous voulez la suite?

[Pat'67 0]

Le stage que tu as fais pour ce que j'ai pu lire jusque là c'est un peu la copie du plateau lent et du rapide que l'on passe en France actuellement !
A l'examen tu passes le lent une partie avec un SDS et sans poser le pied au sol , le rapide tu es tenu de le faire entre 19 et 21 secondes et tu auras l'évitement d'obstacle ( la chicane ) en prime .
Je pense qu'il y aura une partie technique dans la suite que j'attends de lire !

[Pepo 0]

ATELIER 3 :

C’est le circuit. Nous pénétrons tous sur la piste et éteignons notre moteur. Pendant que l’instructeur nous explique ce que nous allons faire, je réchauffe mes doigts sur le moteur.

- Vous n’avez pas de gants complets, madame ?
- Heu…si, dans mon top case !
- Alors, mettez-les, si vous tombez, vous risquez de vous faire très mal aux doigts.

Pendant que j’échange mes pairs de gants, il explique que l’objectif de ce parcours n’est pas de rouler comme des tarés de la vitesse, tête baissée, fonçant droit devant mais plutôt de faire un circuit en toute sécurité. Puis il nous raconte ce que nous allons rencontrer : du gravillon, des morceaux de caoutchouc (un pneu éclaté ?), des virages, des…

- Du gravillon ?

Je suis perplexe. J’ai posé ma question à voix haute. L’instructeur me regarde :

- Oui, du gravillon ! Je suis sympa, je vous préviens, mais dehors, sur la route, vous ne savez pas ce qui vous attend.
- Du gravillon !

Je n’en reviens pas qu’il veuille nous faire faire un virage sur des gravillons. Mon imagination se manifeste tout de suite : je me vois déjà contrainte à prendre un virage étroit à 100 à l’heure, et, entrainée par une splendide glissade sur des tonnes de gravillon, coucher ma belle sorcière ! Merde, je ne suis plus du tout sûr de vouloir faire ce parcours ! Se doutant de mon indécision, il me dit :

- Madame, vous, vous allez me suivre. Restez juste derrière moi ! Je vous montre le chemin !

Je hoche à nouveau la tête ! Mais en mon for intérieur, je n’en ai pas envie. Je suis sur le point de lui dire qu’ils feront le circuit sans moi.

- En route. Après chaque passage, je lève la main et celui qui est derrière moi laisse la place au prochain, afin que chacun puisse se retrouver une fois derrière moi.
- Et – heu – je dois faire ce que vous faites ?

Je me rends compte que ma question peut sembler idiote, mais je me sens très seule, tout d’un coup !

- Et bien, si je me flanque par terre, évitez de m’imiter ! Ça ferait doublement mal !

Les autres rigolent. Je me sens encore plus seule. Ce n’est pas ce que j’ai voulu demander ! Je voulais juste savoir si je devais imiter ses mouvements, reproduire ses actions, singer ses gestes. Je ne connais pas ce circuit, il ne peut pas comprendre ça ?

Mais déjà, les machines démarrent et je me range docilement derrière l’instructeur. Il part lentement et prend de la vitesse. Un peu plus loin, un virage étroit, celui des gravillons, nous mène sur le circuit même. Il est absolument inoffensif, ce virage, juste quelques gravillons sur le bas-côté, pas les tonnes que je m’imaginais ! Nous accélérons, mais déjà je me sens de nouveau sous pression. Plus vite, toujours plus vite. Puis un virage et un deuxième. Et encore un. L’instructeur ouvre bien chaque virage, il me montre le chemin, mais j’hésite. Putain, de nouveau cette hésitation. Tout me semble dangereux, tout d’un coup, le virage, la vitesse, le vent, le froid. Il y a des monstres partout. Je perds du terrain. La pression des autres derrière moi. Décidément, ce n’était pas une bonne idée de venir ici. Ouf, nous revenons sur la ligne droite du départ. Merde, il ne me fait pas signe de laisser passer un autre motard en deuxième position.

Rebelotte, gravillon, virage, vitesse. C’est en trop, je ne veux plus, j’arrête. Je ne veux plus de cette vitesse ! Je n’en veux plus de ce circuit, c’est pas mon truc, pas aujourd’hui ! En plein virage en lacet, je me déporte vers l’extérieur. Bon, allez, passez, vous autres, je capitule ! Enfin, ils comprennent, je les entends prendre de la vitesse juste après être passé à côté de moi, c’est comme s’ils n’attendaient que ça, les moteurs hurlent. Frustrée et mécontente, je me laisse glisser jusqu’au départ, j’éteins le moteur, ma sorcière se tait. Et je regarde les autres filer sur le circuit. Je me demande même si je n’abandonnerai pas tout simplement. Mais un autre groupe attend de rentrer sur le circuit, ils m’observent discrètement. J’enlève le casque, tire la capuche de ma veste sur ma tête. Le vent glacial me fait monter des larmes aux yeux.

Enfin, le groupe revient. Je remarque tout d’un coup qu’il est scindé en trois parties. Quelques motards partent directement au prochain poste, deux français s’arrêtent près de moi et attendent. Puis la femme en Yam arrive enfin derrière l’instructeur. Ils passent et les deux français les suivent. Je me dépêche de remettre mon casque et file également vers le prochain atelier.

[Pat'67 0]

Les gravillons en moto il est vrai que c'est vraiment galère ! c'est un problème qu'on rencontre souvent sur les routes des crêtes des Vosges . Enfin certain endroit c'est fait exprès pour obligé les motards à rouler molo ! sinon tu retrouves enguirlandé dans les sapins ou dans le fossé .
L'anticipation ?

[Pepo 0]

ATELIER 4 :

Promis, juré, si je capitule ici aussi, je rentre direct à la maison. Un nouvel instructeur, un francophone, nous explique l’exercice. Il s’agit de maniabilité. Du slalom en descente. Il parle de « pousser » le guidon. Pousser à droite, regarder à droite, pousser à gauche, regarder à gauche. Mais tout se complique dans ma tête lorsqu’il démontre, engin à l’appui (une roue de vélo combinée avec un guidon sur une cale en acier), que la roue a tendance de rouler vers la gauche lorsque nous poussons vers la droite. Et vice-versa. Hein ?

- En route !

Je mets en marche la sorcière et me positionne toute dernière dans la file, cette fois-ci. Je ne gênerai personne ! Les cônes sont placés assez proche l’un de l’autre et en descente, ma sorcière a tendance à accélérer. Mais je maitrise. Ensuite, petit circuit avec deux légers virages et retour en haut de la pente. L’instructeur est debout, à côté des cônes et il me regarde. Je m’arrête près de lui et lui demande de me réexpliquer ses commentaires. Il parle, mais je ne comprends rien, ses explications ne veulent pas entrer dans ma tête. Finalement, il me dit :

- Mais vous le faites instinctivement, je veux seulement que cet instinct s’ancre dans votre tête.
- Ah !
- Roulez comme vous le faites toujours, c’est bien comme vous le faites !
- Ah !

Puis, tout d’un coup, je me rappelle de cette discussion que j’avais eu avec Guy et ses copains- tarés de la vitesse lors de notre virée sur la route des crêtes : inclinaison, contre-braquage, vitesse.

- Vous parlez du contre-braquage, c’est ça ?
- Oui, c’est ça !
- Ah !

Rassurée, je me remets en route. Finalement, pourquoi me casser la tête pour comprendre, cet exercice est assez simple, en définitive. En plus, il me plait bien, je deviens de plus en plus audacieuse. La confiance revient, je réussis même à rattraper la tête du peloton. OUF ! Je ne suis pas si mauvaise motarde que ça !

De nouveau, le groupe s’arrête pour attendre de passer au prochain atelier. Mais moi, je m’amuse, je refais le parcours encore et encore. Ce slalom m’amuse, c’est une danse avec ma sorcière, nous nous balançons au rythme d’un tango imposé par les cônes et je la guide uniquement « avec mes fesses », sans réfléchir…
Finalement, le groupe se déplace, je les suis jusqu’au prochain atelier.

ATELIER 5 :

De nouveau, je pose mes mains gantées sur le moteur pour les réchauffer. Tiens, je retrouve un flic ici. D’ailleurs, il est très sympa et, je le découvrirai plus tard, très pédagogique aussi! Ici, c’est un exercice de freinage. D’abord, il nous explique brièvement la position sur la moto. Les pieds (pas en configuration « canard » - pointe des pieds vers l’extérieur), les mains (deux doigts sur l’embrayage et deux doigts sur le frein à main), le corps (bien assis dans la moto). Puis il nous indique les techniques de freinage, le plus de l’ABS, et, finalement, l’objectif de cet exercice. Nous devons nous élancer (avec un max de 40 km/h pour ceux sans ABS) et passer entre des cônes. A son signe, freinage à mort (pour ceux avec ABS). L’exercice semble simple et nous allons tous prendre position à une centaine de mètres de lui. Au premier, la femme avec la Harley (et sans ABS !). Puis moi. J’arrive assez rapidement devant lui, il baisse le bras et je freine à mort.

- Excellent, regard droit devant et franc. Bon freinage !

OUF ! Ça fait du bien d’être complimentée.
Encore un passage. Louage.
Troisième passage. Je m’arrête brusquement, mais je m’emmêle les pinceaux avec les vitesses.

- Au prochain passage, essaye de freiner également en rétrogradant !
- Okay !

4ième passage. Je freine et je rétrograde.

- Parfait ! Exactement ce qu’il faut faire !

Il n’hésite vraiment pas à motiver les motards, celui-là. Mais ça me remonte le moral, je lui suis reconnaissante.

- Au prochain tour, tu ne freines qu’avec les freins avant. Et au tour suivant qu’avec les freins arrière ! Comme ça, tu remarqueras la différence !
- Okay.

Je m’élance, freinage avant. Je m’élance à nouveau, freinage arrière. Oh, comme ça fait du bien. Je suis contente d’être venue, finalement ! 




Je vous mets la fin aussi?

[Pat'67 0]

Les explications du contre braquage sont incohérentes ; le déhanchement serait un + ...

[Pepo 0]

ATELIER 6 :

Après un petit au-revoir plein d’encouragement, nous nous déplaçons vers notre dernier atelier. Exercice de souplesse en virage, en l’occurrence dans un rond-point. Et voilà que je retrouve l’autre flic, celui que j’avais pris pour un participant au stage. Il nous explique l’exercice, nous le démontre en roulant avec sa grosse BMW de police devant nous.

- A vous !

Nous nous mettons en file et entamons notre virage. Putain, il y a du gravillon ici aussi, le con, il ne nous a pas prévenus. Spontanément, je pense à cet instructeur du circuit, qui nous avait prévenus de l’état de la route, et sa franchise. Peut-être était-ce mieux de ne pas nous prévenir ? Je remarque tout d’un coup que la vitesse du groupe décélère. En mon for intérieur, je souris. Tiens donc, on ne rigole plus, maintenant. J’entame mon rond-point avec une vitesse modérée. Celui-ci fait trois pistes, une blanche, probablement pour les voitures en aquaplaning, une en macadam et une irrégulière avec un peu de gravillon. Je prends la troisième, mais reste très prudente. Un membre du groupe a pris la seconde. Il ne se fait pas chier, lui !

Après plusieurs passages, nous changeons de sens. Puis, le flic nous fait accélérer en sortie de virage. Finalement, nous devons encore faire un exercice d’évitement en plein rond-point. Interdiction de tirer l’embrayage, juste fermer les gaz, pousser le guidon (merde, encore cette technique qui revient) et revenir sur notre route. Je me conforme tant bien que mal à ses instructions. Après quelques passages, il nous rassemble et demande qui de nous est déjà venu sur ce site. Un motard, celui en grosse BMW, lève la main.

- Ça se remarque, c’est un des rares qui a poussé son guidon !

Pffff….

- Et la dame avec sa Harley, elle a touché avec son cale-pied !

Ah bon ? Elle ne l’a pas remarqué !

- Bon, ben, je vous souhaite une belle saison, pas d’accident, beaucoup de km et beaucoup de soleil. Ça ne risque pas de se produire ici au Luxembourg !

Sur ce, il nous laisse partir. Il est 12.20 heure. Le stage est fini. Je suis fière de ma sorcière, elle a été très docile ! Et moi ? Je ne sais pas. Tellement de termes techniques, tellement de méthodes qui me semblent compliquées… Finalement, je continuerais de rouler « aux fesses », j’essaierais de tourner plus ma tête et d’écraser, d’écrabouiller, d’étouffer dans l’œuf cette odieuse et maudite hésitation dès qu’elle pointe son nez ! Mais avec un certain recul, je crois que je vais m’inscrire encore une fois, juste pour mieux pouvoir savourer, cette fois-ci !

[VIPER 0]

C'est à peu prés ce que l'on te fait faire au permis moto en France.
Le contre braquage c'est simple pour le comprendre sur route droite et dégagée, juste une légére poussée d'un coté ou de l'autre sur ton guidon et sentira la moto prendre de l'angle du coté ou tu pousses.

[Pepo 0]

Okay, Viper, j'essayerai ça!


Mais j'ai roulé tellement longtemps en me guidant juste de ce que je faisais comme expérience, car au début des années 80, quand j'ai fait mon permis, on ne parlait pas du tout de mécanique, de parcours, de formation, tu t'achetais ta bécane (n'importe laquelle), tu réussissais ta théorie (code) et HOP! on te lâchait dans la nature. Etant donné que je ne suis pas pro, que je n'y connais rien en mécanique et que je suis une femme de surcroît, j'ai toujours l'impression d'être amateur, malgré mes années de roulage "aux fesses"!

Puis l'année dernière, virée avec un groupe de français sur la route des crêtes dans les Vosges! Je peux te dire que j'en ai chié souffert grave, toujours la dernière, jamais réussi à les rattraper dans les virages, toujours à penser: "Merde! Et s'il y avait des gravillons derrière ce virage précis?" "Et si il était encore plus serré que ce que j'imagine" "Et si....".

Puis, après quelques larmes, les gars m'ont expliqué des trucs dont je n'ai jamais entendu parler! Contre-braquage? Naaan, sérieux? Moi, je ne fais pas ça! Mais si, ma belle dame, tu le fais aussi! Puis je me suis observé! Putain, c'est vrai, je me penche, mais je contre-braque aussi! Impossible, Pepo roule comme les autres...

Mais j'ai aussi appris à vider ma tête, à ne plus penser à ce qui pourrait m'arriver derrière un virage...!

Avant, je roulais simplement, ignorante et naïve, et je savourais!

Maintenant, on me complique la vie avec des termes techniques, des trucs de mécanique, des méthodes de roulage...

J'aimerais vraiment rouler avec un pro, quelques fois... juste pour (re-)apprendre!