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Le billet d'humeur du dous breiz atao [05/10/05]


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AR GLAV (La pluie)



Ce matin là, il pleut…

Oh pas une pluie battante, une petite pluie persistante, un crachin breton, l’humidité tombante et persistante qui traîne depuis une semaine.

Mais il faut que je prenne la route, je dois quitter l’arrière pays du roi Morvan pour me rendre à la frontière du Léon.

Qu’à cela ne tienne, j’ai une combi imperméabilisé qui est vraiment efficace et dans laquelle je garde une aisance de mouvement (elle me va plus aujourd’hui ): ). Allez, j’ouvre la porte du garage, et je fais chauffer le moulbif en jouant avec le starter. En même temps, je fume une cigarette en attendant de me lancer pour ce trajet (ça par contre, ça me manque plus que du bonheur). La météo marine dit qu’il ne pleut pas dans les Monts d’Arrée mais d’importantes nappes de brouillard y sont signalées. Une bise à ma mère, à mon père et me voilà parti…

La route n’est pas grasse, une semaine de pluie l’a nettoyé. J’fais gaffe quand même, on a vite fait de s’mettre au tas par un temps pareil.
Je file sur la route de Kernascléden, quelques virolos, sympa en descente mais sur un filet de gaz, tout en jeu de poignée rattrapée.
Je rentre dans le bourg de Kernas’ et là, je me trouve face à l’église, avec son clocher tout en pierre de granit, à la couleur légèrement gris-verdâtre… Et là se dégage une atmosphère de contes et légendes…

Au fur et à mesure que j’avance, les fougères et genêts humides dégagent une odeur particulière, je me mets à imaginer un temps sans bitume, ou la traction animale était reine. Dans cette atmosphère de saison « mizdu »… Comment ne pas imaginer que quelques Korrigans vont sortir du fossé, pour virevolter devant moi…

Je roule maintenant en direction de Carhaix, un panneau « le faouet », je met mon clignotant et tourne, une envie comme ça… J’arrive à la chapelle Sainte Barbe. J’vais béquiller 5 minutes, et descendre sur le site… Par ce temps, comment décrire la vision qui s’offre à moi, en bas d’un escalier de granit, ceinturée par un enclos, cette bâtisse prise dans la pierre…. Tout ce granit, ça m’évoque cette légende des menhirs qui régulièrement chaque année, à la même date, quittaient leur emplacement pour aller boire à la rivière, au fond de leur trou se cachait des trésors, malheur à celui qui tentait d’en prendre possession, car le moindre bruit, les faisait revenir à une vitesse sidérante et l’âme cupide finissait écrasé sous un menhir…

Le temps passe, je ne serais jamais rendu à ce train là, je repars…

Je rejoins la route principale et file sur Gourin…

Me voilà en pleines montagnes noires, et toujours cette petite pluie pénétrante, les bas côtés ont cet aspect détrempé ou l’herbe semble cacher une terre argileuse gorgée comme une éponge et prête à s’enfoncer sous le pas de l’imprudent…

Un petit vieux aussi tordu par les années que l’est son penbaz (bâton breton), marche sur le bord de la route. Le devant de son béret forme une pointe sombre et luisante dû au innombrable prise en main et ajustement sur un crâne sûrement glabre.

Il n’y a rien ni personne d’autre, et là je me prends à imaginer si mon regard croisait celui de la chienne du monde…
Lorsque l’imprudent croisait son regard, il pouvait fuir, toute la misère du monde s’abattait sur lui, du plus loin qu’il pouvait aller, elle serait toujours là lui faisant perdre son dernier sou, le faisant rejeter de tout le monde, le condamné à vivre à la cloche, jusque ce que le pauvre sombre dans la folie ou mette fin à ses jours…. Brrrrrrrrrrrrrrr, bon allez mon Bébert pense à autre chose, c’est rien que des légendes pour faire peur aux enfants qui ne travaillaient pas à l’école… Y’a de la route à faire !!!

Je rattrape la poignée, tombe un rapport, et dans un léger soubresaut, et je remets des gaz et je file sans trop me retourné, on sait jamais un chien errant…

Me v’là à hauteur de Carhaix, je tourne vers le Huelgoat, la pluie à cessé mais l’humidité et l’atmosphère sont toujours là, il y a un peu de brouillard…

Le panneau Huelgoat, allez tu vas être en retard…. Je mets mon clignotant…

Je béquille et descend vers le chaos.
En passant dans la brèche j’entend au fond le bruit de la cascade dans la grotte du diable, c’est un grondement sourd et impressionnant. Le diable serait il en colère ? Chercherait il à remonter ? Me voilà au chaos, comment ne pas imaginer ce géant lançant ses cailloux un jour de colère… la mousse verte qui recouvre les rochers leurs donne l’impression d’être comme des plantes près à pousser… Ouais je sais c’est dingue…

Je roule à nouveaux, la route monte. De chaque côté, la végétation fait de plus en plus place à une lande aride, je monte vers l’émetteur de Roc Trédudon. Ma voilà à la hauteur du pylône. Une nouvelle fois je m’arrête, et je regarde vers la vallée, le lac artificiel du machin radioactif est invisible, nappé dans le brouillard, ce matin s’étend comme une pieuvre aux innombrables tentacules serpentant dans les reliefs, « Porzhiou Infern », les portes de l’enfer…

Un soir de vent s’engouffrant, je m’imagine dans les fermes les gens se terrant autour de l’âtre, tous en famille, ne laissant personne seul, se dépêchant de rejoindre leur lit clos dès que la nuit prend possession de la lande… Et puis ce grincement… répétitif, lancinant, qui s’approche, au début faible et puis de plus en plus fort, s’approchant de la chaumière, tout est éteint, tout le monde tremble. Le bruit est maintenant devant la porte et puis… il s’éloigne dans la nuit et le vent qui souffle. Le « lakez » (valet) continue son chemin. L’Ankou n’avait pas encore affaire dans cette maison..

Bon ce n’est pas tout ça, j’ai encore un peu de route, je redescends vers Sizun et tourne après le moulin de Kerhouat, j’arrive tranquille à Locmélar, dans mon petit bourg… J’l’aime bien mon petit bourg, avec son petit café et Marie Harnot, 75 ans haute comme 3 pommes mais qui sait tout connaît tout le monde, et ou on boit sa bière à la bouteille. Y’aussi une « GWRAC'H », une sorcière, mais me demandez pas ou elle habite, seul les gens d’ici le savent et je devrais vous supprimer si je vous le dis… enfin le petit village aux portes des Monts d’Arrées et… « Tutuuut !!! » , le jacky de service avec sa clio « touch !! ».
« ARSOD !! » (abruti !) la dure réalité des choses...
Voilà, un petit voyage par la route qui s’est transformé en voyage dans le temps et dans la légende…

Tout est vrai sauf une chose… Il ne pleut jamais en Bretagne, mais ça vous le saviez déjà…


Allez Kenavo, ar wech all
Bébert an dous breiz atao
Pemp a viz here daou vil pemp
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Fab', c'est à cheval sur le 56 et le 29.

Je connais trés bien aussi par là, j'y allais pour prospecter mes clients. J'ai eu tout le loisir de découvrir des routes magnifiques, sur lesquelles je retournais en pétoire le weekend.

Il y a tellement de coins et de belles choses à découvrir.

Merci pour ce magnifique récit Bébert. C'est, comme toujours, un bonheur de te lire. Wink

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