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Trip USA 2009 – 11.000 kilomètres à travers les states


Messages recommandés

Bon, comme y'en a qui ne passe jamais chez les bisounours, voici une copie de mon CR!

Ami lecteur, toi qui vient d'ouvrir ce post, attends toi à une longue lecture si tu veux tout parcourir. Long voyage, long CR. Nous avons ramené une petite vidéo cette année, qui est complémentaire au texte et aux photos (je fini le montage dans pas longtemps).

Il était une fois un petit motard débutant.
Il faisait sa toute première « concentre », organisée à l’époque (début 2003) par Angie du forum MS, l’un des fameux bar sud. Il y avait tout un tas de motards avec lui, Pyrou, GRom, Xavrdtp, Papyfull, la X-team, Lomic, Motowoman, Yepaaa, Patrick13, BN et d’autres dont j’oublie le pseudo. Ce petit motard avait déjà tout fait à cette époque, il avait déjà roulé des millions de kilomètres et pourri tout ce qui avait osé emprunter la même route que lui. Bref, il avait déjà tout fait tout vu, un vrai pti connard !
Vous l’aurez reconnu, ce motard, c’était moi (heureusement je ne me suis pas amélioré depuis, rapport au narcissisme). Angie nous avait prévu une soirée dans un bar rock and roll, avec une superbe déco « USA 66 ». Et ça avait mis des paillettes dans les yeux du petit motard, à tel point qu’il avait décrété à l’assistance : « avant mes 30 ans, faut que je fasse la route 66 aux États-Unis ».

Une superbe ellipse temporelle nous emmène en ce bel été 2009, année des 30 ans de notre petit merdeux. Il n’est plus seul, il a trouvé depuis longtemps une fille suffisamment dingue pour l’accompagner dans ses périples, et chose incroyable, ils sont prêts pour faire une grande traversée des États-Unis en moto, la prophétie va pouvoir s’accomplir !

Passons les détails oiseux, et attardons nous sur l’art et la manière.
Le départ se fera de New-York, et il faudra rallier Los Angeles, en empruntant la 66 au passage (la mother road démarre à Chicago pour les incultes). Les deux guignols, les bagages et le bordel seront à bord d’une kawasaki CSR 650 de 1982, moto connues pour être extrêmement moche mais accessible financièrement parlant (la location est beaucoup trop chère, donc il a fallu acheter une bouse sur place). Bon alors une CSR, c’est quoi ?
Hmmm…
C’est ça :


Oui je sais, c’est fulgurant, je sens une pointe de jalousie transparaitre.
C’était pour ma part mon premier voyage sur le continent américain, contrairement à R’lyeh qui connait déjà pas mal, donc je voulais tout faire tout voir.


On commence donc par quelques jours à New-York, sans la moto que nous n’avons pas encore récupéré.

11-12-13-14 juillet - New-York
Découverte de la ville à pied et en métro. Un truc un peu fou. Il y a New-York, et le reste des États-Unis. La façon de vivre m’a paru très européenne (entendez par là que les gens marchent beaucoup, font du sport, et prennent du « café » en terrasse), les gens accueillant, et la ville extrêmement clean (nous parlons de Manhattan). Il semblerait que de gros efforts aient été faits ces dernières années pour nettoyer l’espace urbain, et ça se voit. L’architecture est très homogène, les buildings sont beaux avec leurs réservoirs d’eau sur le toit et leurs escaliers de secours extérieurs.
Arrêtons-nous à Time square, avec un passage de nuit obligé pour apprécier le reflet des néons sur les pavés.

Le gigantisme de central-park laisse sans voix, un tel espace de verdure au milieu de l’urbanisme tentaculaire ça force le respect ! Comment ont-ils su préserver un tel espace face aux promoteurs immobiliers ? Nous y reviendrons un soir pour un concert philarmonique avec mini feu d’artifice. Très classe de voir que des milliers de Newyorkais se déplacent pour écouter du Mendelssohn, le tout avec leurs petites nappes, bouteilles de vin rouge et morceaux de fromage.
A côté de ça, jamais je n’avais croisé autant d'handicapés de ma vie, beaucoup de gens semblent malades dans Harlem par exemple, il y a vraiment deux mondes ici.
On profitera également de Chinatown et little Italy (une seule rue???), d'une visite de la ville et du bord de l'Hudson avec un ami d'Emilie, un petit tour en ferry à Staten Island, et des trucs de touriste, genre l'Empire State building et wall street.













15 juillet - New-York - Stroudsburg - 130 km

Le mercredi, c’est le grand jour, décollage avec le brêlon. Nous le récupérons à C.T., une concession de Harlem. C’est la seule concession de New-York qui proposait un panaché de vieille moto pas chère. Dommage, c’était également de petits filous, qui devaient nous faire une révision complète (carbus notamment), un changement de kit chaine, un nouveau pneu, et n’ont fait que la moitié des trucs facturés. Mais ça, nous l’avons découvert bien plus tard, aveuglés que nous étions par la découverte de la moto. Un bruit envoutant, une gueule de custom des années 80, un grand guidon, le panard, la moto parfaite pour un trip comme le notre. Emilie voulait carrément la ramener en Europe en la découvrant !
En voulant tester l’ouverture du réservoir, première galère !
Je vrille la seule et unique clé de la moto !
Emilie se débrouille pour trouver un cordonnier capable de redresser le truc et de nous faire des doubles, ouf.
Ah, et la soudure qui maintient le support de top case est en train de lâcher… On a pas de temps à perdre, ça ira comme ça !
Nous entassons à la manouche tout notre barda sur la bécane, comme on peut, à grand coup de sangles et de sandows. Notre premier essai ne sera pas terrible, puisque le duvet d’Emilie va décider de se faire la belle sur l’autoroute Newyorkaise quelques kilomètres plus loin. Le traitre ! Et ce petit détail ne sera pas sans importance pour la suite…
Nous avons acheté sur place un petit GPS pour voiture, on marche sur sa batterie, mais c’était indispensable pour sortir et trouver la bonne direction.
L’autoroute pour s’extraire de la ville est défoncée, le revêtement glissant, des raccords réguliers qui secouent toute la bécane, une horreur. Cela nous permet de faire la première découverte de la journée, les amortos sont rincés, ils viennent en contrainte à chaque bosse ! Nous avions demandé à ce qu’ils les changent si nécessaire… raaahhhh…. Emilie ne se sent pas de conduire avec le poids de la moto, c’est donc moi au guidon, et lorsque nous arrivons sur une bosse je crie « hop » dans le tuyaucom, et la miss essaie d’amortir comme elle peut en se levant sur les cale-pieds… Du n’importe nawak !
Deuxième surprise de la journée….
L’autonomie de la bécane est d’environ 100 bornes avant réserve ! Le réservoir fait 10 litres avec la réserve et la moto consomme comme un goret !
Du coup premier plein.
Allez hop, on lui colle du 93, ça ira bien, c’est le top, le concessionnaire l’a dit…
Ahhhh, mais mais mais, c’est vrai que c’est le top !
La bécane plafonne à 65 km/h sur l’autoroute, alors que c’est limité à 105. Mais mais mais, c’est fantastique de se faire dépasser par des camions gigantissimes (2 voire 3 remorques très courant), qui ne sont pas plus limités que les bagnoles et qui dépassent tous la limite de vitesse ! Nous remettrons du regular (l’essence de base) mais la moto restera définitivement bloquée à 65/70 km/h…. Et pour longtemps !
Nous devions rejoindre un ami d’Emilie et sa famille en Pennsylvanie, mais nous devrons trouver un motel pour la nuit, vu la faible distance parcourue à cause de ces petites galères et de notre moyenne ridicule. On découvre pour la première fois les « fireflies », des espèces de vers luisants volants qui s’allument quelques secondes en s’envolant à la tombée de la nuit. C’est beau et ça permet d’oublier les galères de la journée !

16 juillet -Stroudsburg – Nanticoke - 100 kms

Aaah, quelle belle matinée !
Tiens, marrant la tâche d'huile sous la bécane! Bah c'est normal, c'est une vieille, elle ne sait plus se tenir, on ajoutera de l'huile tout au long du voyage...
Allez, chargement de la moto de façon un peu plus logique. De plus, les jerricans d’essence sont remplis aujourd’hui, il faut être un peu plus pragmatique.
Tiens t’as vu Emilie, c’est marrant, ils ont mis un pneu « front tyre only » à l’arrière ! Les boulets quand même à la concession ! (c’est du 130, pas très large)
Ah, et puis le GPS est déjà mort ! Je l’ai mis à charger toute la nuit mais il ne s’allume plus, on a du le cramer, youpi !
Bon allez roule !
Quelques miles plus loin, une série de virages, vlaouf, je sens la roue arrière qui se dérobe sur l’angle, la moto qui part dans tous les sens comme jamais ça ne m’a fait. On stoppe comme on peu, sans tomber, le miracle ! Le pneu arrière a déjanté !!!!!!!!!!!
Le poid, plus des amortos rincés, plus une carcasse de pneu avant trop souple, et zioup !
Heureusement, nous ne sommes pas très loin de la famille qui devait nous accueillir, je démonte la roue arrière, on charge ça dans leur voiture et direction une concession kawa qui va nous changer le pneu et la chambre à air (oui c’est pas du tubeless). Nous en profitons pour passer la soirée et la nuit chez eux, à admirer les fireflies qui s’animent à la nuit tombée, à débattre de leur point de vue politique sur le plan social qui débarque, et à supporter leur pratique religieuse extrêmement forte. Un moment admirable d’apprentissage du mode de vie américain moyen.



17 juillet - Nanticoke - Waterloo - 400 kms

Bon fini la rigole, maintenant qu’on a eu toutes les emmerdes possibles et imaginables, va falloir augmenter un peu la moyenne ! D’autant que la moto plafonne toujours à 70km/h sur le plat (50 en montée). Nous empruntons l’équivalent des nationales et des départementales, là où notre limite vitessetistique ne se fait pas trop sentir. C’est beau, ça tourne un peu, et c’est très très vert ! On remonte comme ça plein nord, jusqu’en dessous du lac Ontario, entre Syracuse et Rochester. Une région plate et pleine de beaux marécages.
Après avoir pris la flotte, nous tentons de changer les bougies, au cas où...
Surprise, l'un des filetage est presque mort et des copeaux tombent dans le cylindre... Ahem...
Et le changement de bougies ne fera rien...



18 juillet -Waterloo - Toronto - 300 kms

Direction Toronto où le grand Migou nous attend avec sa petite famille !
On fait une tentative superbe sur l'initiative d'Emilie.
On achète une grosse durite qu'on colle à l'entrée de la boite à air, et qui sort sur le flanc de la moto. Au bout de la durite, un entonnoir scotché dessus... Oui oui, une entrée d'air forcée maison! Du grand art!
Vous n'allez peut-être pas me croire, mais en essayant la moto... nous n'avons senti aucune différence... Bon allez, on basarde tout ça et on continue avec nos 60 km/h.
La moto, l'équipage et son chargement suscite beaucoup de réactions (la plupart plutôt amusées, d'autres complètement médusées) parmis les gens que nous croisons. Ça nous permet de discuter avec pas mal de locaux, motards ou non.
On se prend une bonne claque paysagesque en s’arrêtant aux chutes du Niagara. Côté américains c’est beau, et côté canadien c’est supra beau et très impressionnant (compter quand même une bonne heure pour passer la frontière et expliquer au mec ronchonnant que t’es pas un manouche avec ton bardas dégueulasse et tes jerrycans d’essence qui fuient).
La fin va se faire lentement, très lentement. La moto roule toujours aussi mal, sauf que la limitation est un poil plus élevée côté canadien, et le traffic monstrueusement plus dense.
Mais l’arrivée sur Toronto de nuit efface tous les petits soucis.
C’est tout simplement fabuleux de voir ces buildings gigantesques, tous dominés par la CN tower qui jettent des lumières fluorescentes à travers la nuit noire.



19-20-21 juillet – Toronto
On découvre la vie canadienne grâce à Syntaxerror, sa petite Chloé et sa femme Elysabeth. Nous avons eu droit à l'accueil royal, encore merci!
Grâce à l'un des voisins du Migou, nous finissons par tomber sur une concession qui veut bien nous prendre la brêle en révision, et qui doit pourvoir nous coller deux amortos neufs (le minimum pour continuer).
On s'enquille restos, ciné, shopping pendant que les gars de « 109 cycle » suent sur la brêle.
Un quartier de Chinatown superbe, la CN tower qui culmine à 500 mètres, le quartier de Kensington plein de graffitis, Queenspark, bref, de vrais petits touristes.
Puis le verdict, les carbus n'avaient jamais été ouvert, le nettoyage carbu demandé à N-Y n'avait pas été fait, tout était dégueulasse, collé, et même une aiguille cassée...
Oh, et puis le GPS n'était pas vraiment mort, c'est juste le cordon de rechargement qui n'était pas adapté! Ouf!





22 juillet – Toronto – Chatham – 320 kms

Direction Chicago, en passant par un petit morceaux du Canada, entre les grands lacs.
Hourah, la moto roule à 110 km/h! Ça décoiffe!!!!
C'est très plat, et nous n'avons pas vu grand-chose ce jour là, si ce n'est un fucking gros orage en fin de journée qui nous a obligé à nous réfugier.... au Flamingo Motel.... tintintiiiiiin (musique suspens). Le mec nous explique qu'en raison des nombreux meurtres, trafics de drogue et viols dans la région, il faut lui montrer nos passeports, pour la police, au cas où...
Et c'était le motel le plus crado dans lequel nous avons dormi... Il a fallut étendre le duvet sur les draps pour pouvoir dormir, en raison de la puanteur extrême qui s'échappait du lit.

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23 juillet – Chatham – Chicago – 580 kms

Au petit matin, je charge tout sur la bécane (ça prend un moment), puis j'essaie de démarrer...
Rien, pas une lumière au compteur!
Ok, bon, on redécharge tout pour pouvoir soulever la selle et accéder à la batterie.
On demande de l'aide à un camionneur pas bien réveillé, qui branche ses câbles, mais rien ne se passe! Arf, probablement un fusible!
Problème, aucun des fusibles n'ont sauté.... Hmmmm
Bon, Emilie part chercher de l'aide de son côté pendant que je commence à TOUT démonter, autour du phare, du neman, voir s'il n'y a pas un faux contact à la mord moi le noeud...
Tiens, marrant, mais le dernier mécano a oublié de remettre le filtre à air! C'est ballot, on va devoir traverser des déserts, des routes poussiéreuses, on a donc intérêt à retrouver un filtre à air rapidos!
Emilie fini par revenir avec Harry, mécano moto de son état. Marrant ça, quand il shunte l'un des fusible avec son tournevis, la lumière du contact revient! Argghh, un fusible foiré mais pas foiré (pas grillé quoi). Et méga coup de bol, on a un fusible de rab' sur la moto.
Attendez monsieur, je l'enlève du support, gniiiih, ça vient pas, gnniiiih, ça force, bling!
Non?
Si! J'ai explosé le nouveau fusible sous ses yeux!
...
Bon, il est patient le gars, et il a des fusibles qui vont bien (les vieux cylindrique en verre) dans son atelier, il repart faire un tour en bagnole et nous donne quelques fusible de rab'.... Et part sans vouloir être payé!
Et par contre, en remontant, j'oublie de TOUT remettre.
Notamment une vis qui tient le phare. Quand on s'en aperçoit je dis très sûr de moi « bah, pas grave, avec une vis ça tiendra laaargement jusqu'à la fin du voyage! »

On décolle donc vers 14h, et on file par le Michigan en évitant soigneusement Détroit (tout le monde nous met en garde depuis 2 jours, on va pas tenter l'embrouille). Bon, c'est moche et plat, mais ça permet d'aller vite, et surtout, ça permet de découvrir la ville typique américaine.
Une rue, et tout est construit autour de cette artère, avec souvent 10 fast-food, 10 églises, 3 magasins de tondeuses et quelques maisons... Mais où travaille les gens? Le mystère reste à élucider.
Et toujours ces gens amusés par notre moto, qui vont jusqu'à nous donner des cookies pour la route.
L'arrivée à Chicago de nuit par contre n'est pas dégeu, et nous donne la même impression qu'à Toronto avec les immeubles immenses et les lumières dans la nuit, ça a sacrément de la gueule! Découverte de l'hôtel à pas cher qu'on a trouvé avec le GPS au dernier moment : le new jakson hôtel, en plein centre ville. Le New Jackson vous accueille avec sa déco superbe, ses boiseries des années 20, ses chambres immenses, ses vitres cassées, ses drogués et malades mentaux qui errent dans les couloirs, son réceptionniste de 82 ans et le mec de l'ascenseur qui t'ouvre la chambre mais ne te laisse pas la clé...
Un vrai hôtel de polar, avec la lumière du néon qui entre dans la chambre toute la nuit en grésillant. Le panard!
Et nous gagnons une heure! Premier changement de fuseau horaire, l'impression est étrange!





24 juillet – Chicago
Petite visite à pied de cette ville assez atypique.
On dirait la ville de comic américain parfaite. L'architecture est splendide, les immeubles droits, rugueux, presque fiers. Petit tour sur la plage, et nous nous baignons dans le lac Michigan. Une plage dominée par des grattes ciels immenses, ce n'est pas commun.
Une ville boudée par les touristes aussi, dommage pour eux!











25 juillet – Chicago – Carlinville – 350 kms

C'est le début de la route 66 !!!!
Et je n'ai pas encore 30 balais, YES !!!!
On démarre par le Chicken Basket, un petit restau avec la déco qui va bien. Soi disant que c'est le passage obligé... Soi disant hein, parce-qu'on fait tout au pif, on nous l'a juste raconté.
Et c'est le début d'un jeu de piste assez épuisant qui démarre.
Nous voulons rouler sur la 66, et pas ailleurs!
Or, elle n'existe plus dans son intégralité. De temps en temps, elle a été remplacé intégralement par un morceaux d'autoroute, de temps en temps elle longe l'autoroute, de temps en temps elle n'est plus entretenue, on retrouve des morceaux gravillonés voir enterrés, et de temps en temps, ça stoppe net, end of the road (détail amusant pour la suite de l'histoire).
Pour faire tous les morceaux encore existant, nous cherchons les panneaux « historic route 66 » (route veut dire itinéraire en anglais). Des fois c'est bien fait, des fois on se paume à chercher la route qui disparaît d'un seul coup au milieu des lotissements. On se croirait en rallye, sauf que nous n'avons pas de moyenne à maintenir, mais c'est beaucoup plus mal fléché. Tout comme en rallye, la route s'ornemente parfois d'herbe qui pousse en plein milieu, le revêtement est la plupart du temps dégueulasse, il y a des trous, des bosses, des raccords. Bref, une route peu entretenue et surtout peu empruntée! La plupart des touristes ne prennent que les grands axes et délaissent le côté old route 66. Et pourtant, certains tronçons bien cachés permettent de découvrir l'amérique profonde, celle qui fait fantasmer, avec ses villes presque abandonnées, ses habitants étranges et quelques souvenirs d'une autre époque en train de prendre la poussière sur le bord de la route.
C'est déprimant de voir toutes ces stations services, tous ces restaurants figés à jamais par la poussière, ces enseignes qui ne clignoteront plus jamais, ces villages sans vies, ces vieilles voitures aux courbes sublimes qui se dégradent lentement.
Dommage que le tracé initial ait été abandonné pour de grosses autoroutes. Ça avait tellement de charme!
Alors bien entendu, tout n'a pas disparu partout!
On trouve encore des tronçons entretenus, avec la vie qui va autour, restée fidèle à une conception particulière du voyage. Dans certains bled, on a l'impression de traverser un musée.

Emilie s'essaye pour la première fois à la conduite de la brêle sur une petite route déserte et s'en sort très bien. Elle conduira ensuite régulièrement (on alterne) jusqu'à la fin du voyage sans aucun problème... Pas comme moi!

On atterrira ce soir là à Carlinville, où nous dormons dans notre premier petit motel 66. On profitera de la loi du coin pour se faire une petite virée sans casque dans la ville, où nous croiserons notre premier shérif avec grosse bagnole, rayban et grimace de la bouche qui fait peur. Yeah, c'est l'amérique!



26 juillet – Carlinville – ? – 430 kms

On reprend la 66 qui tournicote un peu à cet endroit.
On jardine toute la journée entre les portions old 66 et quelques petits morceaux d'autoroute. Le paysage commence à changer.
D'un région très verte et vallonnée, nous sommes en train de passer à une région très verte mais sans aucun relief. Le vert provient non plus des arbres mais des champs de maïs qui s'étendent à perte de vue. Les fermes sont relativement rares, on suppose que chacune d'entre elle gère des milliers et des milliers d'hectares.
On jardine jusqu'au soir, accompagné par les fireflies au bord de la route.
J'en profiterais pour faire une petite chute à la con avec la moto.
En sortant d'une intersection, je regarde un magnifique camion, laissant à la moto le soin de décider de la route à prendre. Elle choisit malheureusement le fossé avec une pente herbeuse sympathique qui nous colle au tas direct, mais sans vitesse. On redresse tant bien que mal, et je fais descendre la moto pendant une dizaines de mètres, moitié en glisse pas maîtrisée, moitié en vrac total, pour pouvoir sortir la moto de l'herbe.

27 juillet – ? – Edmond - 640 kms

On traverse toute la journée des bleds qui arborent des décorations 66, on est en plein dans le trip! Ça fait plaisir!
C'est toujours plat, mais ça devient de plus en plus sec et les champ de maïs se font plus rares.
Au détour des pancartes old 66, on va se taper un tronçon probablement jamais emprunté par la plupart des motards qui font le périple. Une portion d'une vingtaine de kilomètres entièrement recouverte de gravillons, de terre et de caillasses. N'étant pas très sûr de nous, on s'est quand même arrêté et on a balayé un peu pour être sûr d'être sur la 66. Bingo, sous les graviers, le blason emblématique.
Quel gâchis quand même...
On croise bob, toiletteur pour chien, qui nous file sa carte, qui veut et qui peut nous aider où qu'on soit aux états-unis. Lui aussi il a pris peur en voyons la kawasaki...
Le moteur nous fait une petite frayeur au milieu d'une interminable ligne droite.
On retombe à 60 km/h.
On met quelques grands coup de gaz à l'arrêt, et ça se « répare » tout seul. Faudrait se dépêcher de trouver un filtre à air, parce-que la bécane est en train d'avaler des saloperies qui vont encrasser les carbus! On a pas fini d'avoir des problèmes!



28 juillet - Edmond - Shamrock – 470 kms

Il est temps de trouver un nouveau sac de couchage et un nouveau filtre à air.
Pour le premier, pas de problème, pour le second article c'est plus difficile : la moto a un âge certain, et la forme de la boite à air est loin des normes actuelles. Mais dans une concession Yamaha, le proprio hyper sympa joue du bigophone et finit par nous trouver un truc souple qui entre pile-poil dans la boite à air de la kawa.
Génial, nous allons pouvoir affronter le désert sans problème! D'autant qu'ici, à Oklahoma City, la poussière rouge et sèche balaye la route régulièrement.
On met gaz en sortant de la concession et ...
et...
et pout pout pout, 40 km/h max...
...
Non!
Ben si, le réglage des gars de Toronto a consisté à balancer le filtre à air...
On fait la même chose et ça reroule nickel... Raaah les charlots!

Comme nous sommes dans un bled relativement important, nous en profitons pour chercher un soudeur qui pourrait nous refixer le support du top-case (bah oui parce-que bien entendu comme l'avait prévu Emilie, c'est en train de se découper des deux côtés).
C'est super papy qui va nous faire ça comme un chef pour 40 malheureux dollars (et encore il voulait nous payer un plein!!). Super papy, 83 ans, qui pouvait à peine s'asseoir pour bosser, soudeur à l'arc depuis sa jeunesse, et qui remercie dieu de le garder en forme pour pouvoir travailler... C'est un exemple parmis d'autre qui illustre parfaitement l'aspect « Tiers Monde » qu'engendre ce beau capitalisme extrême.
On pourrait revenir sur mamie aussi, 75 ans et atteinte de parkinson, qui te sert au Mac Do à 3 heures du matin... Et des exemples comme ça, on en croise partout. C'est l'amérique!
Yeah!

On repart après s'être goinfré dans un restau à la superbe déco 66, et quelques centaines de kilomètres de lignes droites plus loin, nous nous prenons un orage monstrueux sur la tête. J'en profite pour paumer l'oreillette de mon tuyaucom, nickel, je n'aurais plus à écouter Emilie!



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1er août – Grand junction – Lander – 640 kms

Nous roulons toute la journée sur un plateau à 6,000 pieds, soit 1,800 mètres. Les grandes plaines sont peuplées d'antilopes qui s'approchent quelquefois très près de la route.
C'est totalement désertique au niveau de la population. On peut passer une centaine de kilomètres avant de voir l'entrée d'un ranch, et plus de 200 bornes entre chaque petit bled.
On passe plusieurs fois le « continental divide » (ligne de partage des eaux entre l'océan pacifique et l'océan atalntique) qui culmine à plus de 2400 mètres.
C'est vide et c'est beau!







2 août – Lander – Parc de Yellowstone – 320 kms

Nous avons fait tout ce chemin jusqu'au nord pour voir le parc de Yellowstone.
Nous accumulons les ratatouillage foireux à 10km/h en passant le parc du Grand Têton, ce qui nous fait arriver en début d'après midi. On tilte sur un truc : et si il fallait mettre de l'additif au plomb pour cette moto? En tout cas, pour le camping c'est too late, tous les campings sont complets dans le parc (de toute façon on apprendra qu'il aurait fallu réserver pour avoir une place).
Nous campons donc dans un camping à l'entrée du parc.
Et là, découverte de la tente que nous avons acheté à l'arrache à New-York...
C'est une tente « sun dome » super super super bien aérée!
Yeah!
Et comme duvet, nous n'avons trouvé pour moi qu'un petit machin en polaire pas épais du tout...
Ah oui, il vous manque un élément pour comprendre le problème...
Nous sommes sur les hauts plateaux...
Il fait 0°c la nuit!
J'vous explique pas, impossible de dormir de mon côté malgré l'habillage intégral (2 paires de chaussettes, le jean, 2 t-shirt et le pull) un sac à viande en tissu, un duvet en polaire par dessus et la couverture de survie! Emilie s'en tire mieux avec mon duvet que je n'avais pas perdu sur l'autoroute, MOI !







3 août – Parc de Yellowstone – 190 kms

C'est le parc mondialement connu pour le foisonnement de sa vie sauvage.
Comme tous les parcs nationaux, c'est un immense espace préservé coupé par une ou deux routes. Nous traversons sud/nord en s'arrêtant régulièrement pour admirer la vue ou faire de minis balades à pied à travers des paysages uniques au monde : c'est ici que l'on trouve l'une des plus grosse concentration de geysers de la planète.
Ça fume, ça bulle, ça pue, et ça geysérise de temps à autre. Un décor d'apocalypse par endroit, lorsque toute la végétation a été rasée par les éruptions régulière d'eau chaude et acide.
On croise de temps en temps des bisons, des dains, des cerfs, des marmottes, des chipmunks.
Et nous avons la chance de croiser deux grizzlis de loin et un ours noir de très très près. C'est fabuleux de les voir en liberté au milieu de cette nature immense et agressive.
Petit problème après avoir vu l'ours noir...
Il y avait un attroupement, Emilie a posé son casque pour filmer.... Impossible de le retrouver quand le ranger demande à tout le monde de dégager.
Pas possible que ça soit un vol, personne ne roule avec un casque, et encore moins avec un intégral! Malgré plusieurs coup de fils aux postes de rangers et aux centres infos, rien, pas de casque.
Emilie reste passagère le nez au vent, et nous allons dormir au Montana, en sortant du parc par le nord, dans un motel.







4 août – Parc de Yellowstone - 320 kms

Deuxième jour dans le parc, nous retraversons plein sud après avoir acheté de l'additif et … oh miracle ça marche un peu mieux! Raaah les branlots!.
Première tâche, essayer de retrouver le casque.
Les objets trouvés ne sont pas centralisés, il faut passer des dizaines de coups de fils. Rien.
On s'arrête au hasard à un poste de ranger, ils n'ont rien. On insiste et il appelle des collègues : ils ont le casque!
Super, il faut aller le chercher à la sortie nord-est du parc, 150 bornes aller-retour! Et c'était effectivement une gentille madame complètement conne qui avait ramassé le casque bien rangé avec les gants en pensant qu'un motard l'avait perdu là, au milieu d'un attroupement! La bêtise crasse comme j'adore!
On retraverse par la route ouest, on va voir le fameux geyser old faithful (celui qui crache très haut régulièrement), et on a encore une chance fabuleuse : à midi nous croisons une ours noire et ses deux oursons qui se sont aventurés près d'un petit camp.
La nuit, nous retrouvons notre tente, les couvertures de survie et les températures accueillantes, le tout juste après avoir pris un orage de grêle sur la tête!











5 août – Parc de Yellowstone – Wendover - 770 kms

On remballe tout, fini la nature sauvage, on renquille plein sud, l'idée étant de récupérer plus tard la 66 à peu près là où on l'a laissé.
On se fait du TT dans la boue pour sortir des deux parc (Yellowstone et Grand Têton), puis on se choppe une superbe route qui tournicote dans les montagnes.
Nous arrivons à Salt Lake city et son « great salt lake » et là... euuh, comment dire, un grand moment de solitude m'envahit....
Il est où le super désert de sel comme dans les films????
Je me suis totalement gourré?????
Bah ouais, le great salt lake c'est un grand lac salé... Avec de l'eau donc....
Quand je vous dit qu'on fait tout à l'arrache au pif...
Pffff. Bon, en cherchant sur la carte, heureusement, le désert de sel est bien dans la région, faut juste faire 190 bornes à l'ouest.
Bon ben go alors!
Le soleil se couche et nous partons pour le désert de sel par une autoroute de fin du monde.
Le vent est insupportablement violent pendant tout le trajet jusqu'à Wendover (le seul bled près de Bonneville). Et comme on passe au milieu du sel, ça fouette les jambes et le cou! La visibilité ne dépasse pas 50 mètres, les camions nous doublent au dernier moment, youpi!
Et je rappelle que la moto roule toujours sans filtre à air... ça doit être beau ce qu'elle avale tient!





6 août – Wendover – Price - 420 kms

On se réveille au milieu d'un décor surréaliste.
Une étendue blanche à perte de vue, des montagnes caillouteuse et une petite route qui disparaît à l'horizon, au milieu des mirages dus à la chaleur.
C'est totalement fou!
Pas de musée de la vitesse, de bâtiment, rien!
Juste cette route qui finit par s'arrêter...
La suite, c'est du gros sel « la baleine » à l'infini.
C'est interdit aux motos, parce-que la « route » qui mène à la piste de vitesse n'est pas vitrifiée partout et ça ressemble à des bancs de sable pour la méthode de roulage.
Il y a un groupe de gens qui organise la course du weekend qui approche. Je tape la discute, et simplement le fait de savoir qu'on est français, le temps de donner la traduction de « I love you » hop, ça suffit à nous ouvrir les portes du désert!
La « route » c'est quelques cônes orange qu'il faut suivre sur des dizaines de miles. Effectivement, de temps en temps ça ressemble à du sable, m'enfin on en a vu d'autre. J'arrive même à me débrouiller pour ne pas foutre la moto par terre!
On roule, on roule, on ne voit rien, si ce n'est cette étendu blanche, qui renvoi très très fort la lumière du soleil. On a chaud et on est en train de cramer!
On roule, et d'un coup, la vision surréaliste, un contrôle technique en plein milieu de rien!
Un gros attroupement, quelques structures temporaires, et des dizaines de voitures et de moto qui sont là pour la course du weekend! Des engins construits par de vrais cinglés, des dragsters, des vieilles voitures trafiquées, des motos anciennes, des sides avec 2mm de garde au sol, le tout rempli de bonbonnes de gaz, de raccord fluo et de durites tressées dans tous les sens. On dirait des bombes, et il faudrait me payer cher pour que je monte dans un de ces « trucs ». Nous n'entendrons pas les moteurs, c'est le lendemain, et nous devons repartir.
Mieux vaut ne pas rester longtemps d'ailleurs, parce-que la réverbération nous crame le dessous des bras et le dessous du nez!
Le sel colle à la bécane comme de la grosse neige et s'infiltre partout.
On repasse par Wendover pour la karchériser, et demi-tour par l'autoroute venteuse.
On a droit à un petit bonus, probablement un feu dans la région.
La brume soulevée est maintenant noire-beige, et l'atmosphère semble irrespirable.
Le vent est encore plus violent que la veille, mais nous rattrapons les montagnes sans trop de problèmes, après avoir été secoué pendant une centaine de kilomètres.





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7 août – Price – Bluff – 440 kms

Le coup de foudre du jour : « Arche's national park ».
Raaaah ces décors!
C'est rouge, totalement rouge,, et l'érosion transforme les montagnes en arches, creuse des trous gigantesques et sculpte le paysage avec des formes tordues et lissées.
Avant le parc dans la montagne c'est très beau, à l'intérieur, c'est fabuleux.
On fait un vraie rando en plein soleil pour aller voir l'emblème de l'Utah; leur « délicate arch », une arche naturelle à la forme étonnante et particulièrement grande. Tout ça donne envie de rester plusieurs jours, mais encore une fois, nous manquons de temps (et d'eau, ça cogne sévère).
On continue jusqu'à la nuit tombée.
Un petit bled, on cherche un motel.
« Plus de place nulle part, vous êtes à côté de Monument valley m'sieur dame! »
Monument quoi?
Bon, on trouve un camping, on installe la tente de nuit, on se fait un gueuleton dans un steak house, et on se caille pour dormir (classique).





8 août – Bluff – Williams – 500 kms

Au réveil, la claque!
Nous sommes au milieu d'un canyon!
Raaah, comment que c'est beau!
Raaah, et on est à côté des fabuleux plateaux rouges qu'on voit partout dans les films! Aaaah, c'est ça monument valley? Mais oui bien sûr j'avais prévu! (ahem, j'vous dit, tout à l'arrache!)
On va voir le goose neck aussi, une rivière qui coule au fin fond d'un canyon gigantesque (gigantissimique serait plus approprié tellement ça en impose). Les plateaux rouges que je rêvais de voir, monument valley, et on termine en beauté par le grand canyon qui... me déçoit beaucoup... Disons qu'on a du mal à sentir l'immensité du lieu, c'est très torturé. C'est beau, mais je ne sais pas, il manque le petit truc incroyable qu'on croise partout avec les autres paysages que nous traversons.
La moto nous fait quelques ratatouillages, juste avant la nuit, histoire de nous mettre la pression.
Et on fait une découverte surprenante!
Le réservoir fait 12 litres et non pas 10!!!!!
On a visiblement merdouillé en testant à fond la réserve la première fois....
Ah ben c'est bien le moment pour découvrir ça....

Ah et puis on commence à avoir un petit problème.
La chaine qui était censé être neuve au départ vient déjà frotter le bras oscillant, et fait de magnifiques gling gling gling quand on roule...









9 août – Williams – Las Vegas – 420 kms

Deuxième surprise de suite au réveil!
Nous sommes sur la 66, dans l'un des bled les plus emblématiques de la route!
Si ça c'est pas maîtrisé comme trajet!
On reprend notre rigolo jeu de piste, à vouloir emprunter toute la route 66.
Très rapidement, on arrive sur une mini route 66, qui se transforme vite en chemin 66, puis en gravillons 66 avec une montée et des trous partout 66.
Je suis au guidon, je m'engage sûr de moi.
Emilie « je veux descendre, ça va pas passer! »
« Mais bien sûr que si, regardes! »
Vabroup, scraaaatchhhhhhhhh, paf.
Bon ok, peut-être aurais-je du tenter de passer plus vite pour voir....
On commence à avoir l'habitude de défaire tous les bagages, remettre la moto droite et tout remettre. On se marre bien en voyant qu'une voiture abandonne et fais demi-tour devant cette portion de route que nous avons finalement passé.

On se choppe l'embouteillage de la mort au hoover dam, un barrage gigantesque qui doit alimenter en eau Las Vegas. Tout le mond ralenti pour prendre cette merde en photo, ça bouchonne pour rien! Excédé, je déboite en grillant la double ligne sur plusieurs miles, et notre chance bien connue nous évite de croiser du cops, nickel, on a gagné une heure (AUCUNE moto ne remonte les files, c'est strictement interdit).
L'arrivée sur Las Vegas est chaude, très très chaude.
C'est le désert! Le vrai!
Aucune idée de la température, mais c'est monstrueux sous le cuir!
Et d'un coup, au milieu du rien, du sable et de trois cactus, cette ville complètement folle!
On choppe au pif un hôtel à côté du « strip », le moins cher de tout notre périple, et on se paie même le luxe de ne pas courir comme des dingues, on profite de la piscine et glandouille avant une visite du « strip » jusqu'au bout de la nuit (le strip c'est l'avenue qui regroupe les big casinos et les big hotels).

Bon, Las Vegas ça doit être TERRIBLE si t'es célibataire et/où pété de thune.
La première impression est géniale, ça clignote de partout, c'est immense, les décors sont super bien foutu, c'est loin d'être de la camelote.
Mais passé l'émerveillement, il reste quoi à faire? Dépenser des ronds pour jouer? Aller dans les peep show? Enfin bon, moi j'ai trouvé ça limité! Emilie elle, s'est éclaté, elle a dépensé 3 dollars aux bandits manchots, wouhouuu!











10 août – Las Vegas – Lone Pine – 430 kms

On profite de cette ville tentaculaire pour acheter le petit clip du maillon rapide de la chaine. Bah oui, à force de taper dans tous les sens, il a du se barrer. C'est un peu plus rassurant comme ça, même si la chaine est définitivement morte (on fait une tension tous les jours depuis Yellowstone et ça pendouille quand même).
Ensuite, c'est le désert, de plus en plus chaud, de plus en plus inhospitalier,
On s'arrête près de la fameuse zone 51, mais elle est inaccessible (et même pas indiquée sur la carte). Y'a une station service et un bordel, classe!
Le trip du jour, c'est la « Death valley ».
C'est tellement extrême qu'il n'y a personne à l'entrée de ce parc national, juste une machine qui récolte le prix de l'entrée, si t'as envie de payer.
Ici, t'as tout sauf envie de tomber en panne.
On est accueillis par un panneau « extrême heat danger »....
Bon ok, on a de l'eau?
C'est l'un des endroit les plus chaud de la planète. Il fait 50 degrés à l'ombre!
Y'a que du caillou sur des miles et des miles.
Et plus tu avances, plus tu descends dans la vallée (jusqu'à -80 mètres sous le niveau de la mer), et plus ça chauffe (techniquement il y a plusieurs vallées).
Les paysages de mort s'étalent partout autour de nous, une légère brise nous aide à supporter la chaleur étouffante, et on croise tout ce qu'on peut pour que la moto ne tombe pas en panne ici!
Et la moto justement, avec son refroidissement par air, elle chauffe!
L'huile se liquéfie complètement! Avant la death valley, on avait une petite flaque d'huile tous les matins sous le moteur, après cette journée, on aura une mare!
Seuls trucs vivants rencontrés, des corbeaux et des moineaux super agressifs, le bec ouvert face au vent pour se rafraichir, qui viennent te picorer le pantalon tellement y'a rien...
Rien rien rien...
Des caillasses, du sable, des dunes mêmes, du sel, de la terre craquelé, et toujours cette chaleur accablante. L'expérience est vraiment difficile à vivre en moto (les touristes avec la clim dans la bagnole ratent 90% du délire).

Et le plus dingue, c'est qu'en sortant de là, par un petit col, on se retrouve face à une vallée verte et au climat accueillant!







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11 août – Lone Pine – San Francisco – 640 kms

Mamamia, encore une journée dingue!
On veut traverser le parc du Yosemete.
Gros gros ratatouillage, on ne peut plus monter alors qu'il va falloir crapahuter à plus de 2.000 mètres. La technique du 10km/h fonctionne un moment, et la moto se remet à fonctionner après la réparation « coup de gaz de bourrin à l'arrêt ».
On traverse enfin le parc et c'est le coup de foudre!
Les paysages sont sauvages, vraiment sauvages! Des montagnes abruptes, des dômes nus, une végétation dense, des forêt de « minis séquoïas » à perte de vue, des torrents, et des animaux sauvages qui s'enfuient au loin.
Nous pratiquons tous les deux l'escalade, alors forcement, on reste en arrêt devant les parois «d'El Capitan» et de toutes ces falaises équipées pour la grimpe. On reviendra, c'est sûr! Une seule journée dans ce paradis, c'est trop peu!

La moto n'a pas fini de nous embêter alors que nous filons vers San Francisco.
Elle capote, crachote et radote régulièrement.
En pleine ville, sans prévenir, elle « avale » probablement l'une des crasses des carbus, et elle s'envole à plus de 7.000 tours! Wawahouuuu! On aurait voulu faire exprès, nous n'aurions pas mieux fait : une voiture de flic, avec le mec à l'intérieur, derrière des jumelles radar nous regarde passer l'air hébété....
Gniiih, coup d'oeil dans le rétro... Rien, pas de gyrophares....
Raaah, dommage, on ne l'aura pas notre arrestation « comme dans les films »!
Et on battra un record de conso! 18 L/100km pour faire du 15 km/h! Véridique! Si ça c'est pas de l'efficacité!

Et c'est donc l'arrivée à San Fransciso.
C'est également très beau de nuit, mais le meilleur nous attend pour le lendemain!







12 août – San Francisco
La plus belle ville que nous ayons vu!
Le coup de foudre!
La ville est une succession de petites collines en bord de mer, les couleurs s'étalent sur une large palette, ça monte, ça descend fort, les voitures sont petites, comme en Europe, les gens font du sport sur la plage, tout est très bien aménagé, des lions de mer se dorent au soleil près du port pendant que des pélicans les survolent, ça respire la belle ville et le bien-être. On prend bien entendu le câble train, le fameux truc qui ressemble à un tram tiré par un câble, qui monte et descend à travers la ville. Nous louons des vélos pour une longue balade, traversée du Golden Gate et retour par le ferry.
Petite visite également à Chinatown, qui est le plus beau quartier chinois que nous ayons vu sur le continent américain. Ça sera difficile de quitter cette ville, elle paraît vraiment magique!









13 août – San Francisco – San Simeon – 370 kms

Direction plein sud par la côte.
Qu'est-ce que c'est que cette arnaque???!!!
Ils ont importé la Bretagne!
Il fait froid, c'est brumeux, la végétation est similaire, de même que les petits phares qui sillonnent la côte..... C'est beau!
La route tournicote gentiment (voir beaucoup trop quand Emilie conduit, j'ai la trouille passé 4° d'angle à l'arrière du machin, le vrai looser), et on passe près du circuit de Laguna Seca. Jamais vu une telle concentration de belles bagnoles!
Ferrari et porshe de toute époque, camaro, corvette, mustang, de vieilles légendes restaurées, il y a plus de voitures d'exception que de voitures de bases qui circulent.

Le soir, nous avons droit à un vrai couché de soleil californien sur la plage.
L'impression est extra, la lumière rouge/rose reste plusieurs heure après que le soleil disparaisse à l'horizon!





14 août – San Simeon – Los Angeles – 420 kms

La moto a décidé de nous faire CHIER jusqu'au bout.
Elle a probablement compris que c'était le dernier jour de roulage, alors elle met le paquet!
Tous les 20 miles elle nous fait le coup du « je roule pas à plus de 30 km/h ».
ça reste supportable sur la petite route, mais quand on débarque dans la banlieue de Los Angeles, avec des échangeurs gigantesques, des octuples voies et tout le trafic de cinglé qui va avec, on rigole beaucoup moins. On se voit contraint de rouler sur la bande d'arrêt d'urgence régulièrement, en serrant les fesses pour pas qu'un camion un peu trop large nous embarque.

Découverte de l'hôtel réservé avant le départ : c'est le grand luxe! (réservé au pif sans savoir pas cher)
On se pointe puant l'huile et dégoulinant de crasse dans l'office au plafond gigantesque et aux dorures aveuglantes... La grande classe!
On leur laissera aussi une superbe flaque d'huile sur les pavés immaculés du parking.

Le soir, la ville diffuse des films en plein air, on en profite, pfiouuu, on se pose! Premier jour de vacances!!!!

15/16/17 août – Los Angeles
Visite de la ville à pied et en métro.
C'est moche, nom de dieu, qu'est-ce que c'est moche!
Une banlieue cradingue sur des kilomètres et des kilomètres, quelques plages, un centre ville avec 5 buildings qui se battent en duel, et l'hollywood boulevard et ses fameuses étoiles de stars sur le trottoir.
Toute la partie touristique est concentrée sur deux boulevards avec des boutiques de souvenirs. A noter quand même un magnifique cinéma/théâtre chinois dans lequel nous irons voir un film (c'est celui où certains acteurs ont mis leurs empreintes de mains et de pieds dans le sol). Ah ouais et puis il y a les lettres sur la montagne... C'est même pas correctement aligné!

Le dernier soir, nous réussissons l'exploit de vendre la moto (deux appels après passage de petites annonces sur le net) à un jeune qui a déjà possédé des Z. Bon, y'a pas d'arnaque, il la récupère pour 250 malheureux dollars.
J'ai pas eu de regret de la voir partir... On était enfin débarrassé de cette bouse!











Comment conclure ce périple?
C'était fantastique à vivre? Oui assurément!
Fatiguant, époustouflant par moment, tellement nouveau que ça rempli l'esprit de souvenirs impérissables. Ça risque de rester longtemps, très longtemps gravé dans nos p'ti cerveaux!
Nous avons vu tellement de choses, de gens, c'est impossible bien entendu de tout retranscrire ici.

Techniquement parlant par contre, il y a un problème.
J'ai maintenant plus de 30 ans.... Et je n'ai pas fait la 66 puisque nous avons zappé la partie californienne! Quelle honte, échouer si près du but!
Faudra y retourner!
Lecteur, toi qui vient d'arriver ici sans tricher, je te félicite, me supporter sur autant de ligne a du être difficile! Bravo!

La vidéo arrive la semaine prochaine!

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Fatiguant, époustouflant par moment, tellement nouveau que ça rempli l'esprit de souvenirs impérissables. Ça risque de rester longtemps, très longtemps gravé dans nos p'ti cerveaux!
je reprend ta phrase car pour avoire fait le voyage il ya 4 mois j ai le méme sentiment ,je prépare déja le prochain labas avec une partie en moto cette fois .

bravo pour ton CR un régale a lire , et aussi a vous deux car en moto de plus en plein été faut le faire. l aventure comme j adore ok

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Punaise c'est trop bête il manque un gros morceaux! celui avec la vautre!
je sais pas si adonf peut recaler ce message au bon endroit (entre le 28 huillet et le 03 août!)

29 juillet – Shamrock – San Jon – 480 kms

La journée démarre très mal, Emilie retrouve mon oreillette sur le parking du Motel!
Arghhh!
Nous reprenons la route à travers des paysages désertiques. Fini la balade bucolique. Il fait chaud, sec, la poussière vole sur la route, et ce n'est pas les quelques buissons qui poussent ici et là qui vont la retenir.
Nous faisons un petit crochet au sud d'Amarillo pour aller voir un parc national, le Palo Duro Canyon. C'est vert et rouge comme dans les films, il fait extrêmement chaud mais il y a beaucoup d'eau. La route est d'ailleurs partiellement bloquée à cause d'inondations dans le parc et nous oblige à rebrousser chemin.
Nous ré-enquillons sur la 66, et l'orage de fin de soirée habituel nous guette.
Je suis au guidon, je commence à sentir des rafales de vents très violentes. Pas rassuré, nous continuons jusqu'aux premières gouttes. C'est la tempête au dessus de nos têtes!
En 2 secondes chrono nous sommes trempés jusqu'au slip, on se ramasse des gouttes de 2 litres sur la tronche. Je veux fuir cette horreur, je fais demi-tour mais Emilie me fou une grosse pression « trop bête de rouler en sens inverse, on va perdre beaucoup de temps »...
Bon, on est pas des lopettes...
Ok, je remet la moto face à l'orage.
Une voiture s'arrête, la femme baisse sa vitre « n'allez pas par là, il y a du très très gros mauvais temps »
...
Ok, on fait face aux nuages d'un noir d'encre, on voit des voitures et des motos arrêtées au loin...
On fixe l'orage dans le blanc des yeux une dernière fois, on baisse lentement la visière en soutenant son regard, et gaz!
On se jette comme deux gogols dans la tempête!
Le vent nous jette dans tous les sens, je suis obligé de rouler très lentement pour ne pas finir au fossé. La pluie nous cingle les jambes, l'eau s'infiltre partout, alors que la visibilité n'excède pas quelques mètres. Nous croisons d'autres motards arrêtés, mais il faut continuer. La bataille dure à peine 20mn, qui nous on semblé des heures.
D'un seul coup, le ciel s'illumine, les contrastes de couleurs nous sautent à la gueule alors que nous débouchons de l'autre côté de l'orage. C'est la fin de journée, le noir et le rouge se marrie dans un ciel désormais totalement calme. Pfiouuu
Jamais je n'avais vécu un vent et une pluie aussi violente. C'était un poil chaud, mais nous sommes passé!
Et oh surprise, nous nous trouvons pile poil au milieu de la 66!
Le mid point entre Chicago et Los Angeles! 1169 miles de chaque côté!
Manque de bol pour nous, le fameux « mid point café » est fermé! Arf!


Nous repartons, sur la route complètement détrempé.
Alors que nous roulons à bonne allure; au détour d'un virage, la route disparait!
Qu'est-ce que??????
Je commence à pencher croyant que le virage continue, mais non, erreur, la route est barrée par une énorme barrière « entrée de ranch »!
Je redresse en catastrophe et plante l'un des plus mauvais freinage de ma fabuleuse carrière (ahem).
J'y ai cru pendant une demi seconde...
La demi-seconde avant de m'écraser sur la route. Scrouitchhhh, scrouitchhhh fais la moto après avoir perdu l'avant
Aie aie fais le motard qui a son pied coincé dessous alors qu'elle continue à glisser sur la terre.
Gros coup de bol, Emilie n'a rien.
De mon côté, le pied gauche me fait souffrir malgré la super botte racing qui protège de tout. On remet tout sur la moto comme on peut, et Emilie conduit pour nous trouver un motel.
Côté bécane, ça a cassé le pas de vis du câble d'embrayage, qui sort de son emplacement régulièrement, pas facile pour conduire! Le reste, des machins tordus, rayés et/ou plein de terre... On s'en tire bien!
Et on gagne encore une heure dans notre périple ouestistique (qui va vers l'ouest, c'est un terme technique)!











30 juillet – San Jon – Santo Nino – 370 kms

Après une nuit « légèrement » contrariée par ma douleur un peu vive au pied, nous allons faire un tour à l'hôpital de Tucumcari, histoire de se rassurer : je suis persuadé de rien avoir, on m'a toujours dit que quand ça casse, c'est difficilement supportable.
A l'hosto, c'est vide! Personne ne peut se le payer, normal!
Les médecins glandent et tu comprend vite que tu es un client! C'est super clean tout neuf... Tu m'étonnes...
Radio, diagnostique « y'a rien monsieur » pif, 500 dollars! (nous avions prévu une assurance, c'est remboursé, mais j'imagine pas le jour où t'as un vrai problème).
Je remet la botte pour tenir le pied qui ne me fait pas mal si je ne bouge pas.
Je me paie même le luxe de conduire, en passant les vitesses avec le talon (pour monter la vitesse, talon d'achille et on tire, hop).
Les paysages du nouveau mexique défilent sous nos yeux : c'est sec, c'est chaud, ça donne pas envie de tomber en panne! On tombe sur une station service en plein désert, le truc typique de film, avec la poussière qui s'envole, le cowboy à la gueule crâmée par le soleil, et les pintades qui cherchent désespérément à manger. L'ambiance qui donne envie de regarder l'horizon et de chicoter du stick de boeuf...
Nous quittons la 66 ce jour là pour partir plein nord, en passant par Santa Fe, une ville apparemment superbe mais que nous n'aurons pas le temps de visiter.
En arrivant au motel, j'enchaine vu que je suis parti dans une belle série, je fou la moto en vrac par terre en freinant sur une léger devers...
On est bon où on ne l'est pas!





31 juillet – Santo Nino – Grand junction – 600 kms

Colorado, nous voilà!
Là, ça se vit un paysage pareil, pas possible à retranscrire.
Ça monte, ça descend, ça tourne, ça change de couleur tous les 100 miles.
Nous croisons beaucoup de motards.
Ils vont tous à Sturgis, un rassemblement gigantesque près du Mont Rushmore (les têtes de président dans la montagne). Nous ne pouvons pas y passer, les quelques jours perdus à la réparation de la brêle nous ont saboté le timing... On reviendra!
Le plateau sur lequel nous roulons est à 2,000 mètres, et au dessus de nos têtes s'élèvent des sommets impressionnants. On se sent vraiment petit ici.
Et on se sent super con aussi, quand la moto refuse de rouler à plus de 10 km/h dans certaines montées! Altitude + carbus + moto de merde = grosse grosse galère!
On se fait des dizaines de km à rouler à 10km/h (pour de vrai hein!)
J'essaie de vidanger les carbus, pour voir, mais bien entendu.... Je foire les vis de vidange! Mouahahahaha!!!!!
Bon, ben, on espère qu'après la grosse montée là, ça sera une belle descente!
Ah ben non, ça monte encore!
Gniiiihhhhhhhhhhhh
Rakapet pout pout pout.....
Faut pas être pressé quoi (et rester concentré aussi, parce-que garder l'équilibre avec le poids de la bécane à cette vitesse, ça devient comique!)








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