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nouvel essai du Gilera GP 800


Messages recommandés

839 cm3, 75 chevaux, 76 Nm de couple, 8 soupapes, réservoir de 18 litres… ! Le GP 800 est de loin le scooter hyperlatif par excellence et le plus gros scooter en cylindrée et puissance actuellement sur le marché. Apparu en 2007, soit 5 ans après le Burgman 650, le GP 800 s’est placé d’office comme le gros maxi-hyper-mega-scooter sportif, dans la lignée d’un TMax 500 plutôt que d’un Burgman plus « bourgeois ». Avec le premier bicylindre en V à 90° - le même que celui qui équipe la Mana 850 -, le mega-scoot se caractérise également par une transmission par chaîne (face aux cardans de la concurrrence), tout en gardant l’un des traits majeurs d’un scooter : le variateur…



Le gain en cylindrée et en puissance (20 chevaux de plus que le Burgman) s’est réalisé au détriment du poids - 260 kilos tous pleins faits - et de l'espace de rangements… alors, l’hyper-scooter à chaîne, bonne idée ou non ? et pour qui ?



Découverte
Massif à l’avant mais élancé à l’arrière, le GP 800 se caractérise pas ses coupes et ses lignes taillés à la serpe. On est très loin des courbes et galbes de la concurrence. Le coup de patte italien ressort immédiatement et donne un look indéniablement sportif à l’ensemble, surtout de côté. La face avant se rapproche à contrario d’une petite moto GT avec sa double optique verticale. La selle très proche du tableau de bord donne une image de compacité globale, confirmé par un empattement court de seulement ( cm pour un Burgman 650). Le double feu arrière à LED et le double échappement finissent de donner l’image sportive.



En se rapprochant, on note le gros bras oscillant en aluminium, le mono-amortisseur hydraulique, la fourche avant à large diamètre (41 mm), et les double-disques de 300 mm à l’avant. Avec la transmission par chaîne, le tout se rapproche presque plus de la moto que du scooter. On note enfin une bulle réglable en hauteur, électriquement, au guidon



Le double compteur analogique est séparé par un compteur digital, fournissant moultes informations. Côté pratique, l’affichage digital se commande du doigt au guidon et ne nécessite donc pas d’aller cherche le minuscule bouton sur le tableau de bord, hormis pour mettre l’horloge à l’heure. Les 2 trips partiels se remettent donc à zéro également d’une poussée plus longue sur le commodo. On note l’absence de warning.
Sous la selle montée sur verrin et qui se débloque d’un bouton poussoir situé sous le tableau de bord, la place se révèle juste suffisante pour un casque



Le frein parking placé sur le côté droit se manipule très facilement, et bloque un étrier placé sur le frein arrière : efficace.

En selle


Et si le cadre central laisse la possibilité de passer les jambes facilement, il est placé assez haut. La place laissée sur les côtés pour mettre les pieds et plutôt réduite. Contrairement à certains scooters où l’on peut conduire les pieds très en avant, ou au contraire, presque vers l’arrière, ici la position se révèle plus assise. La selle se révèle haute, voire très haute, et les pieds touchent à peine terre pour le scootard d’1,70m, même en bout de selle. Il procure une première impression de lourdeur.
Les rétroviseurs, plutôt petits, se règlent simplement d’une poussée sur le miroir.
Contact


Frein serré, le GP 800 s’ébroue dans un son grave. Avec la crainte du poids en tête, la poignée se tourne doucement et le scooter réagit instantanément… faisant aussitôt oublier son poids.
Le Gilera reprend instantanément à la sollicitation des gaz sans le délai habituellement constaté entre poignée droite et réaction. Le tout met très vite en confiance, notamment entre accélération et décélération. Les freins se prennent à deux doigts sans soucis, offrant une facilité immédiate et à la fois puissance et feeling. Du coup, on se sent à l’aide au guidon en quelques minutes à peine.
En ville


Avec son faible empattement et sa largeur réduite, le GP 800 se faufile partout sans effort. Les rétroviseurs placés sur le carénage offrent juste la visibilité nécessaire et leur petite taille permet de les oublier entre les voitures.
Le comportement s’apparente ici plus à celui d’une moto par les reprises et les réactions à l’accélération… avec l’avantage de ne pas avoir besoin de jongler avec les vitesses. Et quand on parle de vitesse, on se retrouve à 80 km/h en moins de 4 secondes... le plus rapide des scooters on vous dit !
Même à vitesse réduite, dans les embouteillages, et entre les files, le scooter se révèle maniable et surtout réactif… faisant totalement oublier son poids. En fait, le seul danger réside dans les vitesses élevées auxquelles on se retrouve rapidement, et sans s’en apercevoir. Il est clair, qu’avec un engin comme celui-là, on réalise le hole shot à tous les feux rouges.
Seule ombre au tableau, un rayon de braquage réduit de 6,80m qui demande à jouer un peu



Autoroute


Le GP 800 s’élance sur autoroute avec entrain, dynamisme et rapidité. On se retrouve immédiatement à des vitesses largement répréhensibles… surtout au compteur surestimatif ! Car si l’étalonnage du compteur révèle un écart de 10 km/h à 90 km/h, l’écart atteint un bon 20 km/h en plus au-delà de 160 km/h. Quand le compteur affiche 180, on n’est ainsi qu’à 160 km/h avec encore un peu de marge pour atteindre la vitesse symbolique compteur de 200 km/h (sur autoroute allemande). Même à ces vitesses, le comportement du scooter se révèle exemplaire. Quelle que soit la chaussée, la direction est impeccable, sûre et procure une sensation de sécurité impressionnante, y compris en duo et en grandes courbes.
La protection de la bulle, mise en position haute se révèle bonne, et sans effort particulier sur le casque pour un pilote de taille moyenne. Ramenée en position basse, la pression sur le buste est par contre très importante, faisant immédiatement ramener la position au maximum.



Départementales


Le retour sur départementales se réalise naturellement, et le comportement reste exemplaire dans les petites courbes, y compris sur route défoncée et en duo. Et au fur et à mesure des kilomètres, le GP 800 donne envie d’envoyer toujours plus fort et plus tôt, tellement les limites semblent loin, le cadre acceptant tout. C’est éventuellement là que l’on peut se faire surprendre en fonction de la chaussée, la puissance envoyée sur la roue arrière pouvant entraîner des amorces de glisse… Le scooter reste impeccable mais tous les pilotes ne sont pas à même de gérer une glisse sur l’angle s’ils remettent trop de puissance d’un coup… le comportement est alors comparable à celui d’une sportive.
Confort


La selle est moelleuse et les suspensions fermes offrent un excellent compromis en gommant bien les défauts de la route. Pour le pilote, le confort est royal, permettant des virées d’une journée de 700 km sans problème. Le confort est ici plus proche d’une moto GT que d’un roadster. Le confort est un poil en dessous pour le passager. Placé au même niveau que le pilote, il ne bénéficie pas d’une vue au-dessus, et les poignées sont un peu basses. Ceci n’empêche pas des longues virées, mais il appréciera davantage les haltes au bout de 250 km.



Freinage


Puissant… est le maître mot du freinage concernant le GP 800. Il offre également un bon feeling. En ville, le tout se manipule avec juste deux doigts. Le frein arrière freine fort et le frein avant encore plus. C’est puissant mais toujours dosable, et jamais pris en défaut. Bref, les deux disques avant de 300 mm et l’arrière de 280 mm jouent plus que leur rôle pour finir de donner un comportement exemplaire à l’engin.
Consommation


Avec un réservoir de 18 litres, et à vitesse stabilisée sur autoroute aux vitesses légales, le GP offre une autonomie de 300 kilomètres avant réserve ! A vitesse plus soutenue, la consommation passe de 5,5 litres à 7,5 litres.
La jauge est assez précise. Si elle ne commence à bouger qu’au bout de 100 km, elle descend ensuite d’un 1/4 de graduation tous les 50 km. Elle arrive ainsi au milieu vers 200 km, puis au dernier ¼ abordant le rouge vers 250 km.
Le passage en réserve visuel sur la jauge situé dans le compteur de droite se double d'un voyant jaune au tableau de bord.
Remplir le réservoir demande à mettre le scooter sur béquille centrale, et à faire attention à la distribution d’essence. Le goulot du réservoir (sous la selle) est assez étroit et peut entraîner des reflux sur certaines pompes. Le dernier litre demande également à être distribué avec le goulot pratiquement au bord du goulot de réservoir et lentement.



Pratique


Le GP 800 est un scooter sportif… au détriment des capacités d’utilitaire. Il n’y a aucun vide-poche à l’avant… pas même le moindre emplacement pour glisser un ticket de péage. Le coffre est petit et permet juste de glisser un petit casque intégral (un gros modulable n’entre pas). Une chemise A4 passe juste mais un ordinateur portable ne passe pas, ni les antivols les plus longs.
Par contre, le coffre intègre un éclairage et une prise allume-cigare 12V. Du coup, il est possible d’alimenter un GPS simplement, d’autant plus qu’un espace permet de glisser le fil électrique, sans que celui-ci se retrouve écrasé lors de la fermeture de la selle.
Enfin, placé juste au-dessus du moteur, le coffre chauffe allègrement. Si cela est très efficace pour sécher les gants, les pains au chocolat du matin fondent très vite.
Côté antivol, les antivols se placent très facilement à l’avant et à l’arrière. Il est donc possible de l’attacher sans difficulté, ce qui est loin d’être le cas de tous les scooters



Conclusion


Le Gilera GP 800 est le scooter de tous les superlatifs en terme de comportement, de prise en main, d’agrément de conduite, et de freinage. Il permet en plus de voyager loin - y compris en duo - et de façon confortable avec une excellente protection. Il a ainsi avalé sans broncher et sans souffrance pour le pilote et passager 1400 km en deux jours ! Il n’offre pas par contre les capacités de rangement que l’on attend d’un scooter, souvent utilisé en zone urbaine et para-urbaine. Et les inconditionnels du cardan regretteront la présence d'une chaîne... préférée des motards ? A 9450 euros, il se place sensiblement au même prix qu’un TMax ou un Silverwing, avec une puissance bien supérieure mais des capacités de rangement inférieures.

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