Première fois

Gutti1 · le 23 mai 2010

Tout d'abord, posons le décor : soleil radieux, dimanche après-midi, nord de la France. Puis les protagonistes : une R1200GS et un tout jeune permis, moi. Maintenant que vous connaissez tous les éléments de l'intrigue, commençons.

La tension monte, la clef de contact s'engouffre dans le barillet, ma main effectue une rotation vers la droite, puis presse le petit bouton gris sur le commodo droit, non sans avoir respecté le temps nécessaire à l'initialisation de tableau de bord électronique : ignition.

C'est alors que les grosses gamelles du boxer s'ébrouent dans un son rauque, mais civilisé. Je m'équipe, laissant au moteur le temps de se chauffer un peu. Une fois en selle, ma main gauche vient attraper le levier d'embrayage, tandis que mon pied enclenche la première vitesse : enfin, l'ensemble se meut.

Mais les premiers mètres sont hésitants, ma corpulence n'étant pas en parfaite adéquation avec la masse du panzer que je chevauche. S'en suit un passage chez l'elfe afin d'effectuer le plein de mana : remplacez « elfe » par « Elf » et « mana » par « SP95-E10 ».

Le couple de renversement sonne de nouveau la charge, direction la campagne environnante. Malheureusement, le Nirvana tant attendu semble loin : trop lourde et offrant une position de conduite trop sénatoriale, la machine manque de m'envoyer dans le fossé à chaque virage.

De grosses gouttes de sueur perlent sur mon front, je suis incapable de me défaire des habitudes acquises avec l'ER6N de la moto-école : impossible de charger l'avant à cause de ce guidon démesurément grand, impossible de bien serrer la moto avec une assise aussi large.

Cependant, les kilomètres défilent, et à la peur vient s'ajouter une autre sensation, a priori incompatible : la joie. La joie de profiter du soleil, de sentir le vent sur mon visage, de ne faire qu'un avec ce qui m'entoure : le Nirvana est bien là, à portée de main. Et déjà, le retour.

Ainsi s'achève ma première sortie, et je n'ai qu'une envie : recommencer !

MG