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Paul Stoddart revient sur son week-end


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Paul Stoddart a décidé de nous raconter son week-end d'Indianapolis et ainsi de partager avec nous ce qu'il a vécu en tant que témoin privilégié.

Après avoir évoqué son début de week-end (voir nos infos précédentes), Paul Stoddart nous raconte ici son dimanche et les conclusions qu'il tire de toute cette affaire. Voici donc la seconde partie de son récit.

Dimanche 19 juin:
Je suis arrivé au circuit à 8h15 et j'ai trouvé tout le paddock qui affirmait que les équipes partenaires de Michelin ne seraient pas en mesure de participer à la course. J'ai pris connaissance des lettres échangées entre les équipes, Michelin et la FIA. Elles révélaient toute l'étendue du problème. Les journalistes ont alors commencé à me demander si Minardi était d'accord que l'on modifie le règlement afin de permettre aux équipes en pneus Michelin de participer à la course. On m'a aussi demandé quelles seraient les sanctions les plus appropriées de mon point de vue.

A 9h30, j'avais une réunion avec la presse. Alors que cela se terminait, j'ai été appelé avec les responsables de l'équipe Jordan à une réunion urgente. Etaient présents à cette discussion: Bernie Ecclestone, le président du circuit Tony George, les deux représentants de Michelin sur le circuit et ceux de leurs équipes partenaires. Lors de cette réunion, c'est à mettre à leur crédit, les représentants de Michelin ont admis que leurs pneus ne seraient pas en mesure de participer à la course si le tracé n'était pas modifié afin de réduire la vitesse dans le dernier virage. On nous a informés sur les énormes efforts de Michelin lors des dernières 48 heures afin de résoudre ce problème. Cependant, il était clair que ces efforts n'allaient pas produire leurs effets sans le soutien des équipes liées à Bridgestone et en dernier lieu, de la FIA.

Ce qui fut demandé aux équipes du clan Bridgestone, c'était de permettre la mise en place d'une chicane dans le virage 13. Grâce à cette chicane, Michelin affirmait que ses pneus pouvaient faire la distance de la course. Il était clair que c'était la seule option viable. Les propositions précédentes de la FIA comme la réduction de la vitesse des voitures en pneus Michelin dans le virage 13 auraient pu provoquer un monumental accident. Cette idée, comme celle de s'arrêter aux stands tous les dix tours, fut rejetée et les discussions sont alors revenues sur la seule solution envisageable: la chicane.

Pendant ces discussions, un représentant avec de bonnes connaissances techniques du circuit d'Indianapolis, et quelques responsables du circuit, ont été chargé du dessin de cette chicane. Ensuite, Bernie Ecclestone a accepté d'aller parler au responsable de la seule équipe qui n'était pas présent: Jean Todt. Ecclestone devait ensuite informer Max Mosley, qui n'était pas présent à Indianapolis, de cette solution qui avait pour but de sauver le Grand Prix. Il ne restait que quelques heures avant le départ de la course et nous avons convenu de nous rencontrer une nouvelle fois dès que Bernie Ecclestone recevrait les réponses de Jean Todt et de Max Mosley.

A 10h55, Bernie Ecclestone nous a informés que Jean Todt refusait, car c'était un problème qui concernait Michelin et la FIA. En outre, Max Mosley refusait lui aussi et menaçait de supprimer immédiatement le Grand Prix si on modifiait son tracé. Ces mots me sont familiers, car ils ressemblent à ceux que j'ai entendus la nuit de jeudi à vendredi, juste avant le Grand Prix d'Australie. La FIA m'avait dit qu'elle supprimerait la course si je ne retirais pas l'action judiciaire entreprise contre elle. Une fois de plus, Max Mosley n'était pas présent au Grand Prix. Il faut dire que toutes les personnes présentes à la réunion estimaient que Max Mosley était dépassé par la situation et n'avait aucune idée de la gravité de celle-ci. Il ne s'inquiétait pas à propos du Grand Prix des USA, du public et même des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde qui allaient être affectés par son intransigeance.

A partir de ce moment-là, les neuf équipes ont envisagé de disputer cette course sans qu'elle compte pour le championnat ou alors d'une course où les équipes en pneus Michelin ne pourraient pas marquer le moindre point. On a même envisagé une course où seules les équipes de Michelin utiliseraient la chicane et d'un tas d'autres solutions afin qu'il y ait 20 voitures au départ et ainsi éviter l'énorme dommage à l'image de la F1 que nous redoutions tous.

Nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait installer une chicane, si nécessaire sans l'accord de Ferrari. Mais avec 18 voitures au départ, cette course ne pouvait pas compter pour le championnat. Nous avons discuté avec Bernie des conséquences d'un retrait possible du personnel de la FIA. Nous avons donc désigné un directeur de course, un pilote pour la voiture de sécurité et d'autres personnes à des postes critiques. Etant donné les circonstances, tout le monde a accepté cela, car le plus important pour nous, c'était que la course ait lieu. Nous étions aussi conscients que nous n'allions pas pouvoir profiter de certaines facilités de la FIA, mais chacun avait pour mission de pousser son équipe et ses pilotes à offrir une course spectaculaire pour le bien de la F1.


Photo F1-Live.com
Il sait se faire des amis...
Nous avons alors convoqué les 20 pilotes et nous les avons informés de la situation et de nos intentions. Je ne peux pas jurer que tous les pilotes étaient d'accord avec ce que nous leur proposions, mais ce que je peux dire c'est qu'aucun n'a marqué son désaccord. D'ailleurs, des membres du GPDA (association des pilotes dont Michael Schumacher est président, NDLR) ont demandé à voir le dessin de la chicane. Jean Todt était le seul représentant significatif à ne pas être présent à cette réunion et les pilotes Ferrari nous ont fait savoir que la décision (de rouler ou pas) lui appartenait.

Après une courte pause, nous nous sommes retrouvés en réunion, sans les pilotes. Lorsque je suis entré dans le bureau de Bernie Ecclestone, Flavio Briatore était au téléphone avec Max Mosley et il était clair d'après les gestes que les autres personnes me faisaient que Max Mosley n'en avait rien à faire de nos suggestions. Après cette communication téléphonique, il était clair que la plupart des personnes présentes dans la pièce avaient perdu toute confiance en Max Mosley et en sa capacité d'assumer son rôle de président de la FIA, notamment pour ce qui concerne la gestion de la F1.

Je suis persuadé que ce que je vais dire sera traité avec mépris par Max Mosley, mais il faut savoir que de nombreuses personnes, certaines parmi les plus anciennes dans le monde de la F1, ne diront jamais en public ce qu'elles disent en privé au sujet de Max Mosley, sa politique et sa manière de gérer ce sport. Je suis très tenté de rentrer dans les détails, mais ce sera pour un autre jour. Il suffit de dire que le manque de coopération de Max Mosley, et de Jean Todt dans une moindre mesure, a été à l'origine du plus grand fiasco dans l'histoire récente de la F1.

Lorsque nous nous sommes placés sur la grille de départ, j'ai demandé à Colin Kolles (Jordan) si son équipe allait participer à la course. Il m'a dit sans l'ombre d'un doute qu'ils allaient participer à la course. J'ai aussi été approché par Bridgestone qui m'a dit que ce serait bien que mon équipe fasse la course. Il me fallait alors prendre l'une des décisions les plus difficiles depuis que je suis en F1. Je ne voulais pas participer à la course, mais étant donné mes très mauvaises relations avec Max Mosley, la sanction sur mon équipe aurait été très lourde. J'ai clairement dit à Bernie Ecclestone et à certains patrons d'équipe que si Jordan se retirait de la course, j'en ferais autant…

Il y aura certainement de nombreuses discussions dans les semaines et les mois à venir. Quant à moi, je crois que c'est un récit honnête des faits et en aucun cas d'une fiction. Maintenant, les gens pourront se faire leur propre opinion.
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